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SUR DON SaNCHE D'AKAGON iCV

Ce doit leur être assez de savoir qui je suis , Sans m'accabler eucor par de uouvcàux ennuis.

D. MA.NRrQUE.

Forcez ce grand courage à conserver sa gloire,

Madame, et l'enipèchez lui-même de se croire.

Nous n'avons pu sùiitïVir qu'un bras qui tant de fois

A fait trembler le .Maure et triompher nos Hois,

Reçût de sa naissau'-e une tache éternelle;

Tant de valeur mérite une source plus belle.

Aidez ainsi que nous ce peuple à s'abuser;

Il aime son erreur, daignez l'autoriser :

A tant de beaux exploits rendez cette justice,

Et de notre pitié soutenez l'artifice.

��.le suis bien malheureux si je vous fais pitié;

Reprenez votre orgueil et votre inimitié.

Après que ma fortune a soûlé votre envie,

Vous plaignez aisément mou entrée à la vie;

Et, me croyant par elle à jamais abattu.

Vous exercez sans peine une haute vertu.

Peut-être elle ne fait qu'une emhûcliL' à la mienne.

La gloire de mon nom vaut bien qu'on la retienne;

Mais sou plus bel éclat serait trop acheté.

Si je le retenais par une lâcheté.

Si ma naissance est basse, elle est du moins sans tache;

Puisque vous la savez, je veux bien qu'on la sache.

Sanche, fils d'un pêcheur, et non d'un imposteur. De deux comtes jadis fut le libérateur; Sanche. fils d'un pêcheur, mettait naguère en peine Deux illustres rivaux sur le choix deïeur Reine; Sanche. fils d'un pêcheur, tient encore en sa main De quoi faire bientôt tout l'heur d'un souverain; Sanche enfin, malgré lui, dedans cette province. Quoique fils d'un pêcheur, a passé pour un prince.

Voilà ce qu'a pu faire, et qu'a fait à vos yeux Un. cœur que ravalait le nom de ses aïeux. La gloire qui m'en reste après cette disgrâce Eclate encore assez pour honorer ma race. Et paraîtra plus grande à qui comprendra bien Qu'à l'exemple du Ciel j'ai fait beaucoup de rieu.

��Cette noble fierté désavoue un tel père, Et, par un témoignage à soi-même contraire, Obscurcit de nouveau ce qu'on voit éclairci. Non. le fils d'un pêcheur ne parle point ainsi...

Les comtes se relèvent ici dans notre estime ; mais n'adraire-t-on

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