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ACTE V, SCÈNE IV. 211

Je t'ai défait d'un père, et d'un frère, et de moi !

Puisse le ciel lous deux vous prendre pour victimes,

Et laisser choir sur vous les peines de mes crimes ! 1 820

Puissiez-vous ne trouver dedans votre union

Qu'horreur, que jalousie, et que confusion !

Et, pour vous souhaiter tous les malheurs ensemblb,

Puisse naître de vous un fils (|ui me resseml)lel

ANTIOCHDS.

Ah ! vivez pour changer cette haine en amour. 1825

CLÉOPATRE.

Je maudirais les dieux s'ils me rendaient le jour.

forcenée que Cléopâtre ne rend point compte ainsi à ses ennemis. Les comé- diens de Paris ont rétabli ces ver» pour ayoir le mérite de réciter quelques vers que personne ne connaissait. La singularité les a plus déterminés que le goût. Ils se donnent trop de licence de supprimer et d'allonger des morceaux qu'on doit laisser comme ils étaient. » Ces dernières réflexions de Voltaire sont presque d'actualité, aujourd'hui que le débat est plus vif que jamais eutre ceux qui croiraient commettre un sacrilège en retranchant une scène, un Ters de Corneille, et ceux qui, préoccupés avant tout de rendre nos chefs-d'œuvre accessibles à la masse du public, croient les faire mieux admirer en les accom- modant au goût du jour.

1818. Défaire, débarrasser de :

Et le premier airét qu'ils loi feront donner Les défera d'Othon, quiles peut détrâncr.

[Otho», in, I.; Biles vous diferaieni de ces belles pensées.

[Ifiamtide, n, ill.| Ln guerre Tt!ad^fait d'un frère heoreusement.

(Bbsnârd, Minechma.) Me répondez-vous bien qu'il m'ait défait d'Egistlie?

(TOLTAIRE, Mérope, IT, l.| 1820. Sur choir, voyez la note du y. 180.

1824. Les imprécations d'Athalie paraissent à M. Ge-uzez un écho de celles-ci : « Corneille, dit M. Marty-Laveaux, paraît se rappeler ici un pas- sage de la Médée, de Sénèque, dont il n'avait pas profité en traitant ce sujet

Quoque non aliud queam . Pejus precari, libères sirailes patri Similesquematri. (I, i.j »

1825. Les illusions d'Antiochus sont Tivaces.

1826. « Ua jour où M"<' Dumesnil avait mis dans les imprécations de Cleo- pAtre tout* l'énergie dont elle était dévorée, le parterre tout entier, par un mouvement d'horreur auMi vif que spontané, recula devant elle (on était alors debout au parterre), de manière i laisser un grand espace vide entre ses pre- miers rangs ( t l'orchestre. Ce fut aussi à cette représentation, i l'instant où, prête à expirer dans les convulsions de la rage, Cléop&tre prononce ce vers

errible :

Je maudirais les dieux s'ils me rendaient le |oiir,

que M"* Dumesnil se sentit frappée d'un grand coup do poing dans le dos par lin vieax militaire placé snr le théâtre ; il accompagna ce trait de délire, qui latenompit le spectacle et l'actrice, de ces mots énergiques : < Va, chienne, à tous les diables! » et lorsque la tragédie fut finie. M"' Dumesnil le remercia de son coup de poing comme de l'éloge le pins flatteur qu'elle eût jamais re^u >. (Lbmazurieb, Galerie des acteurs du Tlirdire-Françaia, t. II.)

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