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210 RODOGUNE.

Attendant qu'en plein jour ces vérités paraissent, J'en laisse la vengeance aux Dieux qui les connaissent, Et vais sans plus tarder...

RODOGUNE.

Seigneur, voyez ses yeux 4<S0.)

Déjà tous égarés, troubles et furieux, Cette afïreuse sueur qui court sur son visage, Cette gorge qui s'entle. Ah! bons Dieux! quelle rage! Pour vous perdre après elle elle a voulu périr.

ANTIOCHUS, rendant la coupe à Laonicf ou à quelque autre.

N'importe: elle est ma mère, il faut la secourir. 1810

CLÉOPATRE .

Va, tu me veux en vain rappeler à la vie;

Wa haine est trop fidèle, et m'a trop bien servie :

Elle a paru trop tôt pour te perdre avec moi;

C'est le seul déplaisir qu'en mourant je reçoi :

Mais j'ai cette douceur dedans celte disgrâce 4815

De ne voir point régner ma rivale en ma place.

Règne: de crime en crime enfin te voilà roi.

��1806. Tout égarés se lit pour la première fois dans l'édition que Tnomag Corneille donna des œuvres de son frère en 1692 ; mais toutes les autres édi- tions, publiées du virant de Corneille, portent : tous égarés. L'accord de tout avec le nom était d'usage, presque de règle, au mi* siècle, et Ménage le défend contre Vaugelas :

Vd excès de plaisir nous rend tous languissants. (CW, V. 1351.1

1801. Courir est pris ici pour couler, comme dans le Cid :

Et nous faisons courir des ruisseaux de leur sang. |v. ItM.)

1814. Sur cette suppression de \'s dans reçoi, voyez la note du v. 1485.

1815. On a dé à vu dedans pour rfaJis, et on le reverra au v. 18'21. Distjràce n'était pas alors si faible que le croit Voltaire : on l'employait pour désiguor un malbear, an chagrin véritable :

£t qui peut mieux que vous consoler sn disgrâcef

IHiClNB, B4rfniee, VU, U.)

la mort n'est point pour moi le comble des ditgrâceê.

[Ba.ia-'.et, II, ni.)

1817. Entre ce vers et le précédent, il y avait, dans les premières édition jusqu'en 1660, huit vers supprimés depuis, et que Voltaire, suivi par M. Ge- ruzez, déclare à tort n'exister « dans aucune édition connue » :

Ja n'aimais que le trône, et de son droit douteux J'espérais faire un don fatal à tous les deux, Détruire l'un par l'autre, et régner en Syrie Plutôt par vos fureurs que par ma barbarie. Ton frère, avecque loi trop fortement uni. Ne m'a point écoutée, et je l'en ai puni. .)'ai cru par ce poison en faire autant du reste; Hais sa force, trop prompte, A moi seule est funeste.

« Corneille supprima ces vers avec grande ntison. Une femme empoisonnée et mourante n'a pas le temps d'entrer dans ces détails; et une femme .'lussi

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