208 RODOGUNE.
Heureux si sa fureur, qui me prive de toi,
Se fait bientôt connaître en achevant sur moi,
Et SI du ciel, trop lent à la réduire en poudre,
Son crime redoublé peut arracher la foudre l <78(»
Donnez-moi...
ROOOGUNE, l'empêchant de prendr» la coupo.
Quoi! seigneur!
ANTIOCHOS.
Vous m'arrêtez en vain : Donnez.
RODOGUNE.
Ah! gardez-vous de l'une et l'autre main! Cette coupe est ^uspecte, elle vient de la reine ; Craignez de toutes deux quelque secrèle haine.
CLÉOPATaE.
Qui m'épargnait tantôt ose enfin m'accuserl <78j
RODOGUNE.
De toutes deux. Madame, il doit tout refuser.
Je n'accuse personne, et vous liens innocente;
Mais il en f ut sur l'heure une preuve évidente :
Je veux bien à mon tour subir les mêmrs lois.
On ne peut craindre trop pour le salut des rois. iTôO
Donnez donc cette preuve; et, pour toute réplique,
Faites faire un essai par quelque domestique.
ms (I En aciievant sur moi ilépare un peu ce morceau qui est tràs beau : achcvnrii demande absolument un régime. » (Voilaire.) On dit pourtant absolu- ment achevé)- (de parler), achever (de faire ):
Parle, achève ; Ô moD Dieu I ce sont là de tes coatis.
jZoïre, 1!, II.)
Achève : les derniers n'ont rien qui dégénère.
(CORNeLLE, Au rui.\
1T79 Voltaire trouve, avec raison peut-être, ce rédu-ire en poudre Uop commun. Poudre, foudre, est en effet une rime d.nt CornoiUa use et .-.bus ■^, Bûileau (Ép. vi) et Racine (Eslher II, vu) ont pourtant dit aussi réduire .n pvudre, et la locution a passé jusqu'à nous.
n83 Var. « Cette coupe est suspecte, elle vient de la sienne: Ne prenez rien, seigneur, d'elle ni de la mienne.
— Qui m'épargnait tantôt m'accuse à cette fois!
— On ne peut craindre assez pour le salut des rois. Pour ôter tout soupçon d'une noire pratique.
Faites faire, etc. » (164'7-56.)
1-792. Essai, au sens propre, cpruve, c'est l'action de déguster les mets et les breuvages avant un autre, en général avant un pnnce, prœlihare, ex,,lorare Quslu; voyez, dans Tacite, le récit de la mort de Bntannicus. (Annales, XIII, Ib.) Saint-Simon appelle même essai la coupe dans laqueUe se fait cotte rprcuve. . Apparemment. ditVoliaire, que les princesses syriennes taisaient peu de cas de leurs domestiques ; mais c'est une réflexion que personne ne peut faire, dans l'agitation où l'on est at dans rattente du dénouement ». En ce cas, pourquoi
�� �