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ACTE V, SCÈNE IV. tOl

frère, plus aimé que la clarté du jourl rival, aussi cher que m'était mon amour!

e te perds, et je trouve en ma douleur extrême 4 655

Ud malheur dans ta mort plus grand que ta mort même. de ses derniers mots fatale obscurité ! iiti quel gouffre d'horreur m'as-tu précipité? (,«uand j'y pens*^ chercher la main qui l'assassine, Je m'impute à forfait tout ce que j'imagine ; 4660

iî->is, aux marques enfin que tu m'en viens donner, Vatale obscurité, qui dois-je en soupçonner? a Une main qui nous fut bien chère! » Madame, rst-ce !a vôtre, ou celle de ma mère? Vous vouliez toutes deux un coup trop inhumain; 1665

JNous vous avons tous deux refusé notre main : Qui de vous s'est vengée? est-ce l'une, est-ce l'autre, Oui fait agir la sienne au refus de la nôtre? Ê^i-ce vous qu'en coupable il me faut regarder? iii.-ce vous désormais dont je me dois garder? 1670

��• 853. La elarté du jour, comme au t. 1648, la lumiéie; c'est une locution U^/lière aux Orecs, amoureux de la lumière et du solaU, ûVcùT^t ^tXitM (£^..iièie). M. Qeruiez rappelle le vers de Catulle :

VitA /rater amaiilior.

1(S64. « n n'y « point de situation plus forte, il n'y en a point où l'on ait Cviié pins loin la terreur et cette incertitude effrayante qui serre l'Ame dans JÂfiwte d'an événement qui ne peut être que tragique. Ce» mots terribles :

• Une main qui nous fut bien chère I • Madame, est-ce la râtre, ou celle de mamôref

t4* mots font frémir, et ce qui mérite encore plus d'éloges, c'est que la «itua- tiO0 est aussi bien dénouée qu'elle est fortement conçue. Cléopàtre, avalant cSia-mème lo poison préparé pour son fils et pour Rodogune, et «e flattant eacuro de vivre assez pour les voir périr avec eÙe, forme un dénouement ad- ûàtable ». (La Harpe.)

i670. Voltaire remarque ici qu'on s'étonne de voir Antiochus accuser celle Au*iJ aime. Rodogune n'avait pas intérêt à tuer Séloucus; d'ailleurs, quand iaUrait-elle tué î Oronte, la cour, Antiochus lui-même ne l'ont guèrp quittée. On peut ajouter que Rodogune, malgré sa proposition du troisième acte, n'est plu» tout à fait dans la même situation que Cléopàtre, du moins aux yeuxd'An- ti'Jchus. Celle-ci n'a cessé d'accunuler promesses, menaces, mensonges même pour pousser les deux princes au crime ; loin de s'affaiblir, sa foreur et sa Daine se sont exaltées de plus en plus. Rodogune, au contraire, a déclaré à Antiochus qu'elle lui en voudrait, s'il lui obéissait; mais, en de pareilles OilConstances, Antiochus ne raisonne guère ; rien n'a pu l'empêcher, dans i>> jpassé, de réunir dans le même respect sa mère et Rodogune ; pourquoi ~8u>iuicr qu'il les confonde maintenant dans la même défiance? Concluons '.:3DC avec Voltaire : « Il est très beau qu'Antiochns puisse balancer entre sa "•filîtresso et sa mère... Cette situation est des plus théâtrales, elle ne permet l>8r< aux spectateurs do respirer... Le succès l'rodigieux de cette scène est une (VQtde réponse à tous ces critiques qui disent à un auteur : Ceci n'est pas assez r&Mé, rela n'est pas assez préparé. L'auteur répond : J'ai touché, j'ai eulevé le public. L'auteur a raison, tant que le, public applaudit. » Avant Voltaire, M'^lièrp l'avait dit, dans la Ci nique de l'EcoU det femmPK; mais Vo'tai'e est-il aCU de uti paa w condamner ici lui-m6iii«f

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