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ACTE V, SCÈNB I. 187

Il faut ou condamner ou couronner sa haine.

D»H le peuple en fureur pour ses maîtres nouveaux 1555

De mon sang odieux arroser leurs tombeaux,

Dût le Parthe vendeur me trouver sans défense,

Dût le ciel égaler le supplice à l'offense,

Trône, à l'abandonner je ne puis consentir:

Par un coup de tonnerre il vaut mieux en sortir; 4530

Il vaut mieux mériter le sort le plus étrange.

Tombe sur moi le ciel, pourvu que je me venge!

��qn'elle est incomplète, risque de no pas dtie impunie. Comparez à ce ioaonologue, auasi politique que passionné, les ven dn Cosroês, de Botiou :

D'un trône, où l'on se veut établir sûrement Le sang des ennemis ost lo vrai fondement. U faut de son pouvoir d'abord montrer des marques, Et la pitié n'est pas In vârtu des monarques». Le pouToir tombe n".al en des cœurs abattus; Arec le nom de roi ^ rtn -ns-en les vertus; Jnsque danb notre wt:; t ^.terminons le crune... Dn coeur né pour régner e»t e«pable de tout. |UI, 1.)

l.'>24. Couronner, mettre le comble à, accomplir jusqu'au bout :

Loin de t'exeuaer, ta eouronnes ton crime.

[Cinna, v. 15S8.I

15S5. Var. < Cette sorte de plaie est trop longue à saigner, Pour en vivre impunie, à moins que de régner. RéguoDi donc aux dépens de l'une et l'autre vie, Bt, dût ôtre leur mort de ma perte suivie... » (1647-56).| 1526. Les éditions antérieures à 1660 donnent toutes arrouser, que condamne Ménage. — Arroser, au figuré, comme dans le Cid:'

Du sang des Aùicaias arroter ses lauriers (t. U3).

15"28. On ne peut éviter la supiâme justice

Qui toujours au forfait mesure le supplice.

(EoTHou, Célimène, III, iv.)

1530. « M. de Pompoime demanda s'il ne pourrait point avoir l'honneur de parlT au roi et savoir, de sa bouche, quelle faute avait attiré ce coup de ton- nerre. » (M™e DB SâviONB, lettre du 22 novembre 1679.) La même M"» de Sé- Tigné, citée par M. Littré, dit, avec plus de hardiesse encore : « Des coups de tonnrrede bonheur.» (Lettre du 19 décembre 1670.) Bn général pourtant on emploie au figuré coup de foudre:

Soutiens-ffloi, Fabioa : ce ooop de foudre est grand.

[Polytuete, v. 407. |

?u'est ceci, Fabian ? Quel nouveau coup de foudre ombe sur mon bonheur, et le réduit en poudre?

[lUd., V. 1367 I

1531. < Il est bien plus étrange qu'un vers si oiseux et si faible se trouve entre deux vers si beaux et ':i forts. » (Voltaire.) Sur le mot étranye. déjà cri- tiqué par Voltaire, et plus fort qu'il ne le croit, voyez la note du v. 1215,

1532. « On sait bien que le ciel ne peut tomber sur une personne; nuua cette idée, quoique très fausse, était reçue du vulgaire; elle exprime tonte la fureur de Cléopitre, elle fait frémir. » (Voltaire.) Voilà un éloge un peu froid d'un vers qui expr!:uo non seulement toui td caractère, mais toute ia julitique

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