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ÎS6 KODOGUiNE.

Celle pitié qui force, et ces dignes faiblesses 4 2o5

Donl la vigueur détruit les fureurs vengeresses. Voici la reine. Amour, nature, justes Dieux, Faitos-ia-moi fléchir, ou mourir a ses yeux.

��SCÈNE m,

CLÉOFATRE, ANTIOCHUS, LAONIGE.

CLÉOPATRE.

Eh bieni Antiochus, vous dois-je la couronne?

ANTIOCHUS.

Madame, vous savez si le ciel me la donne. 4260

CLÉOPATRE.

Vous savez mieux que moi si vous la méritez.

ANÏIOGHUS.

Je sais que je péris si vous ne m'écoutez.

��situations, ni les caractères ne sont analogues. Rodrigue et Chimène sont vic- times de malheurs que d'autres ont causés; séparés par le sort, ils ont le droit, du moins, de pleurer ensemble. Cette touchante communauté de regrets n'unit pas Antiochus à Rodogune, qui, sincère ou non, est sortie avec éclat de son rôle passif de victime. On plaint Antiochus, plus qu'on ne l'admire ; il n'a pas l'héroïque impétuosité de Rodrigue, comme Rodogune n'a pas le noble désespoir de Chimène.

1255. Fm-cer, dans le sens de contraindre, vaincre, très usité au xvn« siècle :

Je eède à des raisons que ie ne puis forcer.

[Nicomède, Y. ISM.)

1256. « La vigueur des faiblesses est une antithèse hasardée et préten- tieuse. )i (M. Geruzez.)

12.58. M Geruzez remarque avec raison que ce vers est légèrement irrégu- lier. Eq effet, failes-lO'-inoi, qui se lie a fléchir, ne s'unit pas à mourir. 31 suf- fisait de transposer le pronom et de dire :

Faites-moi la fléchir, ou mourir à ses yeux.

1259. « C'est-à-dire, voulez-vous tuer Rodogune ? Cela ne peat s'enlondre autrement; cela même signifie : avez-vous tué Rodogune? Car elle n'a pro- mis la couroans qu'à l'assassin... Je ne sais si je me trompe, mais cette scène ne me paraît pas plus naturelle, ni mieux faite que les précédentes. Il me semble que Cléopâtre, après avoir dit à ses deux fils qu'elle couronnera celui qui aura assassiné sa maîtresse, ne doit point parler fa:uilièreraent à Antio hus. » (Voltaire.) Cette dernière critique est contestable; mais Voltaire, à coup sûr, ne so trompe pas pour l'ensemble. Il faut condamner, avec lui, non seulement ces premières scènes, mais presque tout le quatrième acte, sorte de halte languissante entre deux situations terribles. Bn concevant les deux actes précédents tels qu'il les a conçus, Corneille s'est, pour ainsi dire, engagé dans une impasse; il passe tout cet acte à en sortir, mais il n'en sort pas sans quelque gaucherie. Seule, Cléop&tre est absolnmatô logique, mail •Tec quells ostentation I Qasl loza de féiociU elle déplois I

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