151 ROD0GU^E.
Quand 'a loi qu'elle rompt peut être rétracté»,
h; c'est à nos désir? trop de témérité 4jbh
Do vouloir- de ^4= biens avec facilité-
Le ciel par les travaux veut qu'on monte à la gloire ,
Pour gagner un triomphe il faut une victoire.
Mais que je tâcîie en vain de flatter nos tourments!
Nos malheurs sont plus forts que ces déguisements. 4070
Leur excès à mes yeux paraît un noir abîme
Où la haine s'apprête à couronner le crime,
Où la gloire est sans nom, la vertu sans honneur,
Où sans un parricide il n'est point de bonheur;
��1064. « On ne rompt point une loi, on ne la rétracte pas; révoquer est la mot propre. » (Voltaire.) Sur rompre, voir la note du v. 84 qui répond à une critique analogue de Voltaire. Hélracier une offre se trouve dans Uilum :
Dne offre en moins d'un jour reçue et rétractée.
(V. 116J.I
M. Littré, qui cite des exemples de rétracter pris dans le sens de revenir su' une résolution, nous montre le même verbe pris au xrv' siècle dans l'acception que condamne Voltaire et que l'étymologie ne semble las interdire : « Et ycelles lettres voulons estre tenues et gardées perpétuolment, sans les retrait- tier ou enfraiodre comme que soit. » (Du Cange ; v» Heiraclare.)
1065. Tout ce passage est bien vague, et Voltaire a, cette fois, raison de demander : « De quels biens a-t-on parlé? de quelle gloire s'agit-il? Si Rodo- gune a fait ce qu'elle ne devait pas faire, Antiochus dit ce qu'il ne devrait pas dire. » Ces biens, cette gloire, c'est moins la possession du trône que la pos- session de Rodogune. Antiochus disserte et raffine. Sur travaux, voyez le V. 570.
1068. f On gagne une victoire, et non un triomphe. » (Voltaire.) t Cette observation manque d'exactitude : on remporte une victoire, un triomphe; on gagne une liataillo. » (Palissot.)
1070. Que ces déyuisenients , c'est-à-dire que ces vaines paroles, par les- quelles j'essaye de me déguiser à moi-même mon malheur. Déguisement est très usité au xvii« siècle dans le sens de dis.fimvlalio», artifice pour cacher la vérité. « Un déguisement n'est point fort »,"dit pourtant Voltaire.
1073. « Un iiliiiw noir où ta haine s'apprête, tt une gloire sans nom! On dit bien un nom sans gloire, mais gloire sans nom n'a pas de sens. » (Vol- taire.) Nom, au figuré, avait et a encore un double sens, celui de réputa- tion :
Un simple bénéQce et quelque peu de nom.
(RÉGNiEn, Satire IIL) et celui da noblesse:
Polyeucte a du nom et sort du san? des rois.
\Polyeuctt, II, 1,1
Avez-Tous pu penser qu'au sang d'.igamemuon Achille préférât une Qlle sans nom ?
(Racine, /phig'nie, II, T.)
Une gloire sans nom ne veut pas dire seulement une gloire sans éclat, ce qui reviendrait ici à dire une gloire sans gloire, raai< une ^'loire sans noblesse, sans honneur, la gloire qui sort du crime; c'est ce qu'indique l'antithèse qui suit; la vertu sans honneur, où vertu se rapproche da sens de virtus, énergie morale, mise aa service du mal comme du bien :
Benjamin est saut force et Juda sans vertu.
l&àCiMk, /KAolte,!, b)
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