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ACTE III, SCÈNE IV. 14'»

l'obéis à mon roi, puisqu'un de vous doit l'être;

Mais quand j'aurai parlé, si vous vous en plaignez,

J'allesle tous les Dieux que vous m'y contraignez,

Et que c'est malgré moi qu'à moi-même rendue 4015

J'écoute une chaleur qui m'était défendue;

Qu'un devoir ra[ipelé me rend un souvenir

Que la foi des traités ne doit plus retenir.

Tremblez, Princes, tremblez au nom de voire père : Il est mort, et pour moi, par les mains d'une mère, iOib

Je l'avais oublié, sujette à d'autres lois; Mais libre, je lui rends enfin ce que je dois. C'est à vous de clioisir mon amour ou ma haine. J'aime les fils du Roi^ je bais ceux de la Reine :

��Eemarquez ces mots : « Il est temps de me faire connattre. » C'est indiquer qu'on la connaissait mal jusque-là, et faire tomber d'avance cette objection de Voltaire : « Tous les lecteurs sont réToltés qu'une princesse si douce, si rete- nue, qui tremble de prononcer le nom de son amant, qui craignait de devoir quelque chose à ceux qui prétendaient à elle, ordonne de sang-froid un parri- cide à des princes qu'elle connaît vertueux, et dont elle ne savait pas un mo- ment auparavant qu'elle fût aimée, t

1013. f Var. Mais, ayant su mon choix, si vont tous en plaignez... »

(164-;-56).

1016. Chaleur, tonte passion ardente, employé plus loin au pluriel (v. 1467).

d une chaleur trop prompte père et ne couvrait de home.

{Cid, Y. 873.)

Ta veriu met ta gloire an-detsui de ton crime : Sa chaleur généreuse a produit ton forfait.

[Horace, T. 1751.)

D'un coupable transport écoutant la chaleur.

[Tphigénie, v. ii.)

Voltaire blâme plus justement les constructions embarrassées qui suivent, un devoir qui rend un aouvenir, un iouvenir que les Irailés ne pc-uvent ri'tenir. Le sens est : mon devoir, que j'ai enfin le droit de me rappeler, fait revivre en mon esprit .e souvenir de Nicanor, et aucun traité ne peut désormais l'étouf- fer. Voltaire trouve « étrange » tout ce discours de Rodognne. « Comment peut-elle attester tous les dieux, dit-il, qu'elle est contrainte par les deux en- fants à leur faire cette proposition? Ces subtiiités sont-elles naturelles T » Le discours de Rodogune est encore plus en eflfet un plaidoyer snbtil qa'une ha- rangue enflammée. Voyez l'Introduction.

1020. Rodo<îune est au moins aussi habile que Cléopâtre, et ne se décou- vre pas sitôt. Ce rapprochement, /our moi, par le» mains d'une mire, contient •n germe la conclusion inévitable : poisqu'U est mort pour moi, en le ven- geant vous me vengerez.

1021. Je l'avais oublié, pour : j'avais oublié qa'il était mort pour moi, tue par votre mère, est une construction trop elliptique peut-être, mais nous ne pouvons suivre Voltaire, quand il ajoute : « On n'est point sujette à des lois; cela n'est pas français. » Toujours le pédagogue! En qnsl sens faut-il donc employer sujet?

1024. « Cette antithèse est-elle bien naturelle? Une situation temble per- met-elle ces jeux d'esp'it? «(Voltaire.) Ces distinctions de casuiste n'ont certes rien de naturel, et noua sommes loia d« 1m défendra; mais, «ncore ud« 

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