146 RODOGUNE.
Vous y renoncerez peut-ôtre pour jamais Quand je vous aurai dit à quel prix je le mets.
SÉLEUCUS.
Quels seront les devoirs, quels travaux, quel? services
Dont nous ne vous fassions d'amoureux j^acrifices? 4000
\it quels affreiJx périls pourrons-nous redouter,
Si c'est par ces degrés qu'on peut vous mériter ?
ANTIOGHUS.
Princesse, ouvrez ce cœur, et jugez mieux du nôtre ;
Jugez mieux du beau feu qui brûle l'un et l'autre,
Et dites hautement à quel prix votre choix 4005
Veut faire l'un de nous le plus heureux des rois.
RODOGUNE.
Prince, le voulez- vous?
ANTIOCHUS.
C'est notre unique envie.
RODOGUNE.
Je verrai cette ardeur d'un repentir suivie.
SE LEUCUS,
Avant ce repentir tous deux nous périrons
KODOGUNK.
Enfin VOUS le voulez ?
SÉLE UCUS.
Nous vous en conjurons. 4010
RODOGUNE .
Eh bien donc! il est temps de me faire connaître.
��1000. « On peut faire un sacrifice de son devoir, de ses sentiments, de sa vie, mais non de ses travaux et de ses services. » (Voltaire.) D'amoureux sacri- fices, des sacrifices par amour.
1002. « Des périls ne sont point des degrés; on ne mérite point par des de- gros. »* (Voltaire.) Cela est juste ; mais est-ce une raison pour conclure : « Tout cela est écrit barbaremeni? » Voltaire a laissé passor, sans critique grammati- cale, le vers 993, dont celui-ii n'est guère que la répelition. 1004. Var. « Parlez, et ce beau feu qui brûle l'un et l'autre D'une si prompte ardeur suivra votre désir Que vous-même en perdrez le pouvoir de choisir » (1647-56). 1011. Dans la pièce de Gilbert, Arfaxerce et Darie pressent Lydie de dé- clarer ses sentiments pour l'un oupourl'autre. Après quelques refus. enfin elle dit :
Entre deux grsuds béros difUcilo est le choix, puisque vous le voulez.je vous veux satisfaire. Vous et moi nous pleurons la mort de votre père : L)e parricides mains l'ont mis dans le tombeuu Avant que notre hymen fit luire sou Oambeau. Je veux de mon amour lui donner une preuve : Ayant re(;u sa foi, je dois agir en veuve. Soyez digne de mOl , je veux l'être de vous : Perdez-les assassins d'un père et d'un époux ; Lavez dodans leur sang leur noire perfidie : C'est par là si;uletnent qu'on peut avoir Lydia. Elle n époussia, quoi qu'ordonne le sort, (jus celai de bcn tils qui vengera sa mort
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