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lit «ODOGUNE.

Pour fuir l'occasion de le faire lenallre.

Que n'en ai-je souffert, et que n'a-t-elle osé ? 94'-^

Je veux croire avec vous que tout est apaisé ;

Mais craignez avec moi que ce choix ne ranime

Cette haine mourante à quelque nouveau- crime:

Pardonnez-moi ce mot oui viole un oubli

Que la paix entre nous aoit avoir établi. 950

Le feu qui semble éteint souvent dort sous la cendre;

Qui l'ose réveiller peut s'en laisser surprendre,

Kt je mériterais qu'il me pût consumer,

Si je lui fournissais de quoi se rallumer.

SBLEUCUS.

Pouvez-vous redouter sa haine renaissante, 955

S'il est en votre main de la rendre impuissante?

Faites un roi, Madame, et régnez avec lui;

Son cuurroux désarmé demeure sans appui,

Et toutes ses <ureur8, sans effet rallumées,

Ne pousseront en l'air que de vaines fumées. 960

��948. < Panime ne peut goarerner le datif; c'est on solécisme » . (Voltaire). ( Ce n'est pas un solécisme, mais un latinisme élégant et vif : suscitât ad see- Ins. » (M. Gciuzcz.) La métaphore du feu mourant qui tout à coup te ranime, se continuera plus bat.

961. ... Le feu mal éteint est bientôt rallumé.

iSertoriuSf I, m).

... Les feux mal couverts n'en éclatent que mieux.

(Racime, Andromaque, II, n).

La popularité d'un poète se meture au nombre des Ters proverbes qu'il laisse. Personne n'a créé plus de proverbes que Corneille. M. Geruzez rappelle ici le vers d'Horace :

Suppositos iynes eintri doloso.

956. Être en la main, avoir en main, fenif dans sa main, autant d'expres- sions très usitées chez Corneille dans le sens moral, et souvent aussi ferles que le in manu des Latins. Voyez le v. 495. — On rem;iri)uera une seconde fois que dans les occasions où une explosion de sentiments impétueux est natn- rplle, Séleucus prend la parole, tandis qu'Antiochus a parlé, avec l'autorité de sa raison, dans les circonstances décisives où la raison seule doit être écouiio.

O'iO, « De vaines fnmées poussées en l'air par des fureurs ne font pas une belle image, et Corneillf emi loie trop souvient ces fumées poussées en l'air. » (Voltaire.) L'emploi de fumée au figuré (fumée de la gloire, etc.) est en effet fréquent chez Corneille; mais ici il s'est copié lui-même :

... De son vain orgueil les cendres rallumées Poussent déjà dans l'air de nouvelles fumées.

[Pompée, I, IL)

Quant à ce mot pousser, il est très familier aussi au giand tragique, qui, da: !! la même pièce, ose écrire : pousser un bruit.

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