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ACTE m, SCÈNE IH. 131

De la paix qu'elle rompt je ne suis plus le gage;

le brise avec honneur mon illustre esclavage; 880

l'ose reprendre un cœur pour aimer et haïr,

El ce n'est plus qu'à toi que je veux obéir.

Le consentiras-tu, cet effort sur ma flamme, Toi, son vivant portrait, que j'adore dans l'âme, Cher prince, dont je n'ose, en mes plus doux souhaits, 885 Fier encor le nom aux murs de ce palais? Je sais quelles seront tes douleurs et tes craintes : Je vois déjà tes maux, j'entends déjà tes plaintes; Mais pardonne aux devoirs qu'exige enfin un roi A qui tu dois le jour qu'il a perdu pour moi. 890

J'aurai mômes douleurs, j'aurai mêmes alarmes; S'il t'en coûte un soupir, j'en verserai des larmes. Mais, Dieux I que je me trouble eu les voyant tous deux 1 Amour, qui me confonds, cache du moins tes feux, El, coûtent de mon cœur dont je te fais le maître, 895

Dans mes regards surpris garde-toi de paraître.

��Il faut une antre requête, également dans les formes, < aux excellens et puissans en noblesse, dieu Cupido et Vénus la déesse », pour qu'à ce prisonnier d'un nouveau genre on daigne « rebailler son povre cueur. »

883. Voir sur consentir, pris activement, la note du v. 746 ; Vl Itaire se trompe, quand il Toit ici encore un « barbarisme ».

886. Fier pour confier, comme dans les vers connus de Cinna :

��Ciel, à qui voulez-vous désormais que je &e Les secrets de mon âme et le soin de ma vie ?

��(IV. in.)

��898. « Que veut dire celât Veut-elle parler de l'ordre qu'elle va donner aux deux amants de tuer leur mère? » (Voltaire.) Nous croyons que la pensée de Rodogune n'est pas aussi précise, et qu'elle songe seulement à une rupture pro- bable entre elle et Antiochus, placé entre son amour et sa tendresse filiale.

894, ( Voilà, dit Voltaire, une singulière timidité pour une fille qui n'est plus jeune, qui a voulu épouser le père, qui est amoureuse du fils, et qui veut faire assassiner la mèrel » Palissot lui répond : « Il n'est pas vrai que Rodogune ne soit plus jeune. Ce n'est pas elle qui n voulu épouser Nicanor; elle lui avait été promise peut-être sans qu'on l'eût consultée, et comme on dispose de la main des jeunes princesses sans leur aveu, par des convenances purement politiques. La proposition qu'elle va faire aux deux pnnces d'assassiner leur mère n'est py sérieuse ; elle sait trop que ni l'un ni l'autre n'en serait capable, et elle-mèm l'avouera dans une autre scène. »

895. Sur êontent de .voyez la note du v. 401.

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