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��SCENE II

RODOGUNE, ORONTE.

RODOGORB.

Que ferons-nous, Oronte, en ce péril extrôme, 796

Où l'on fait de mon sang le prix d'un diadème? Fuirons-nous chez mon frère? attendrons-nous la mort, Ou ferons-nous contre elle un généreux effort?

ORONTE.

Notre fuite, madame, est assez difficile :

J'ai vu des gens de guerre épanduspar la ville. 800

Si l'on veut votre perte, on vous fait observer;

Ou s'il vous est permis enccr de vous sauver,

L'avis de Laouice est sans doute une adresse :

��795. « Au lieu d'ano ntu&tioo tragique et terrible, que U furenr de Cléo- p&tre faisait attendre, oa ne TOit ici qu'une scène de politique entre Rodogone et l'ambassadeur Oronte. Rodogune a deui grands objets, son amour et sa haine de Cléopâtre. Ces deux objets ne produisent ici aucun mouvement; ils sont écartés par des discours de politique, i (Voltaire.) Nous avons déjà re- marqué que Rodogune ne satisfait Voltaire ni lorsqu'elle parle le langage de la raison, ni lorsqu'elle se laisse entraîner par la passion. Dans une circonstance aussi critique pour elle, il est naturel pourtant qu'elle réfléchisse et prenne conseil d'Oronte, son principal défenseur. Encore une fois, elle n'est pas la femme douce et timide que se représente Voltaire ; c'est une reine, et une reine malheureuse, dont la vie est menacée; elle sait délibérer, elle sait agir, et le prouvera bientôt.

800. Sur épauduf, vojez la note du v. 582 ; ici, la distinction de M. Littfé entre épandre et répandre paraît plus justifiée.

803. Adresse, feinte, finesse, comme au T. 448. Racine et Molière YéSi- ploient même au pluriel :

n fendra qiic< mon homme ait de grandes adresses, SI miss igp ou poiilpi de ta part peut entrer.

{École ckê/mmmmi tt, T4

Le oiei puait ma isute M confond votre adresse.

Ummtt, u. t.)

Sa haine sait oaoher sas trompeuses sdresoes.

IMUliriiatt, i,T.)

a Pourquoi cet inutile Oronte, qui croit pwler ici en ambassadcor fo;t adroit, «oap{onne-t-il que l'avis est faux, et qM c'est un piège qne Clt^opâtre tand ici à Rodogune? Ne connaît-il pas le mme de Cléop&trei* ne la io:'. : pas croire capable de tout? ne doit-il pas balancer les raisons? 11 joue ici le rdle de ce qu'on appelle un gros fin, et rien n'est ni moins tragique, ni p1u«  mal iiD?f\aé. » (Voltaire.) Il est certain qu'Oronte tient ici une place t peu ronnà'::acAt », et qne ses prétendues finesses nous semblent bien pauvres Maie quoil c'est un diplomate qui ne croit pas à la bonne foi des autres, faut» de croiie peut-être à Ii =:ienne prnpi-n » Peindre d'ignorer ce qu'on sait, da Savoir toat ca qu'uii i^iioie, d'entreprendta ca qu'on ne comprend pa^t, de b*

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