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ACTE TROISIÈME

��SCENE PREMIERE RODOGUNE, ORONTE, LAONICE.

��BODOGUNB.

Voilà comme l'amour succède à la colère,

Comme elle ne me voit qu'avec des yeux de mèi o, 760

Comme elle aime la paix, comme elle fait un ni,

Et comme elle useenân de ses fils et de moi.

Et tantôt mes soupçons lui faisaient une offense?

Elle n'avait rien fait qu'en sa juste défense?

Lorsque tu la trompais elle fermait les yeux? 765

Ahl que ma défiance en jugeait beaucoup mieux!

Tu le vois, Laonice

��782. lAtinisme : U locution uii aliqu» a un lena trèt largo qne restreint et précise en général un adrerbe. Ou Oit plutôt en fiançais : en user bien ou mal avec ou enrer* quelqu'un. Mais au xt* siècle Olivier Bastelin chantait :

DsoDi les uni des autres librement I

Voltaire croit qu'il otkt été « plus théâtral et plus touchant > de faire révéler par les deux frères à Rodogune le dessein barbare de Cléopâtre. Observons pourtant qu'il y a quelques instants à peine, ce dessein de la mère n'était même pais connu des fil>. que Laonice, laissant les princes s'emporter ou se lamenter, a couru prévenir Rodogune, qu'elle pouvait et devait les devancer ; car elle a juré d'avertir de tout la reine des Parthos (Cf. acte I, se. iv); son rôle de confi- dente serait, non seulement trop effacé, mais inutile et mal conçu, si en cette circonstance elle ne tenait pa- sa promesse. Ne faut-il pas d'ailleurs que Rodo- gune, avant l'arrivée d'Antiocbus et de 9éleucus, ait le temps de se recueillir et de prendre une résolution? Une ceitaine puileur, si bien définie par Antio- chus (se. IV de l'acte 11), les empècbe de s'avilir aux yeux de celle qu'ils aiment, en avilissant leur mère. S'ils la dénonçaient, on comprendrait mal que tout fût réuni dans une seule scène, et leur dénonciation, et la prière qu'ils adressent à Rodogune, et l'offre que celle-ci leur fait; ce pêle-mêle de coups 4e thé tre aurait trop d'imprévu et trop peu de suite. « Mais comment Cléopft- tre, après avoir vu avec quelle juste horreur ses enfants la regardent, a-t-elle pu confier à Laonice qu'elle a fait cette proposition à ses fils? t Cette question «le Voltaire nous confond de surprise ; n'a-t-il donc pas In les vers où C'éopfttre prie Laonice d'assister a «on entretien avec las jeunes p:iaces? Ne sa t-^l pas qu'elle a tout écouté, tout appris*

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