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lut) RODOGUNE.

El je te voudrais mal de celte violence

Hue ta dextérité ferait à mon silence :

Même, de peur qu'un mot par hasard échappé

Te fasse voir ce cœur et quels traits l'ont frappé, 390

Se romps um entretien dont la suite me ble-se.

Adieu, mais souviens-toi que c'est sur ta promesse

Que mon esprit reprend quelque tranquillité.

LAOMCE .

Madame, assurez-vous sur ma (idelité.

��remarque M. Geruzi'z, il fait ici de Rodogune une veuve sur le retour; et plus loin, quand RO'ioguuu proposera à ses amants d'assassiner Cléopâfre, il trou- vera que cette contradiction ne convient pas à une jeune princesse. » S-s rail- leries ironiques tombent devant une simp'e lecture de l'aver iss^-ment de Cor- neille: II J'ai supposé que Nicanor n'avait pas encore épousé Rodogune, afin que ses deux fils pussent avoir de l'amour pour elle sans choquer les specta- teurs, qui eussent trouve étrange cette passion pour la veuve de leur père, si j'eusse suivi l'histoire. » Voltaire n'avait-il donc lu qu'Appien?

388. « Étymolo.'iqiiement, la dextérité est ce qui se fait avec la d ixtre, l.T main droite, et, par conséquent, mieux qu'avec la main gauche. L'ndrefs t st ce qui se fait en allant, comme on disait dans l'ancien français, à Aroil, c'est-a- dire juslG au but Par la on voit que ii iresse est plus géneial que deiléritr, i.i dextérité étant proprement l'ad^es^e de main, et l'adresse étant l'adresse pour toute chose. » (M. Littre.l Cette distinction sembla condamner de.t rrile em- ployé dans le style tragique ; mais i aouice n'est-elle pas — si ces deux mois ne jurent pas ensemble — une soubrette de tragédie?

391. Il faudrait, ce semble : me blesserait; car Rodogune ne peut être blessée à ce moment même de la suite d'un entretien auquel elle met tin.

^94. S'^issurer sur, établir sa confiance sur, prendre confiance en quelque

chose ou en quelqu'un. Racine a fait de cette expression un usage plus fréquent e core que Corneille {Alexandrtfï, lit: Andtwnnque, III, iv; Britanninis, 1, u, Mithri'tale, I, v; Jplii(jénie,\Y, iv; Plièdre,\, m; AthalU, I, n, etc.') — On peut maintenant juger le premier acte : une exposition large, mais parfois obscure, coupée en deux avec une habileté un peu aTtificielle; les deux carctères tou- chants d'Antiochus et de Seleucus, dont l'âme se livre tout entière à nous t:omme à Timagéne et à Laonice, les caractères mystérieux encore et mena'-ants de Rodogun •, et de Cléopâire, qui se contiennent, se réservent pour l'avenir, et (gardent leur secret : voilà les éléments essentiels de cet acte, imparfait .san; rioute, mais tel que Corneille seul pouvai' '"^ faire imparfait ainsi. Uodngune vient de païaître; on attend Cléopâtre.

��FIN DU PREMIER ACTE

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