ACTE I, SCÈNE IV. 93
Je promettais beaucoup, et j'exécutais peu. 270
Le Parthe cependant en jure la vengeance; Sur nous à main armée il fond en diligence, Nous surprend, nous ;issiège, et fait un tel effort, Que, la ville aux abois, on lui parle d'accord. Il veut, fermer l'oreille, enflé de l'avantage; 273
M lis, voyant parmi nous Rodosiune en otage, rnfin il craint pour elle, et nous daigne écouter ; Ei c'est ce qu'aujourd'hui l'on doit exécuter. La reine de l'Egypte a rappelé nos princes, Vour remettre à l'aîné son trône et ses provinces. 280
PvOdogune a paru, sortant de sa prison, Comme un soleil levant dessus notre horizon. le Parthe a décampé, pressé par d'autres guerres Contre l'Arménien qui ravage ses terres ;
f./un ennemi cruel il s'est lait notre appui ; 285
La i'oix finit la haine, et, pour comble aujourd'hui,
piissont la capacité de l'âme {Discours sur les passions de l'amo'ir). Où nous v-iyoGs une beauté, une «spression neuve et qui mérite de vivre, Voltaire T^it utio trivialité que la rime traîne après elle. Bttt-il préféré ce madrigal de •"fti ine, son poète l'avon :
Quand je suis tout de feu, d'où vous vient cette glace?
( Phidre, V, i.|
2'(1. F.n, la vengeance de Rodogune; ce n'est ni très correct, ni très clair. (j^ i vu .plus haut, vers 253 : au désespoir de n'en rien obtenir, pour : de ne
- ien obtenir de lui.
îi'î4. Accord, accommodement. Le mot à'abois, vanté par Henri Estienne, .'rès usité chez Corneille, n'est plus employé que dans la locution ilre aux abois.
275. • Ce mot indéfini de l'avaniaye ne peut être admis ici; il faut de cet •.vantage onde son avantage. » (Voltaire.) Enflé au tiguré, dans le sens du latin. Voye» dans la Mort de Pompée (II, iv) et dans Nicomède (II, i, iv) des exemples ■ out 9"Tililables.
STS. « Cela est louche et obscur ; il semble qu'on aille exécuter ce qu'on a écouté. » (Voltaire.)
2 82. « Dans la première partie du xvii» siècle, dit M. Littré, dessus a été oouramment employé comme préposition. » Les grammairiens recommandèrent bientôt l'emploi exclusif de sur, et Corneille, qui se piquait de se conformer tux règles, s'efforça d'appliquer celle-ci en revoyant ses ouvrages; mais il avait trop à faire : « Les variantes qui accompagnent les premiers exemples de dessus prouvent qu'il avait eu d'abord l'intention de suivre pour ce mot le conseil des grammairiens; mais la suite montre qu'il a fini, et assez vite, par
- e lasser et n'en i lus tenir compte. » (M. Marty-Laveaux.) Voyez le vers 1540
de llodoyune.
283. « Voltaire tnuve que le mot déeampei- est une « expression trop négli- gée ». « C'est le tei!ai>! propre, le terme technique, dont l'emploi habile et discret donne parfois aux vt."s une énersiique simpliciié. » (Lexique de Corneille, édi- tion Régnier).
285. Grammaticalea ent, il faut plutôt dire avec 'Voltaire : de notre crue' ennemi qu'il était.
'286. « La haine finit, on ne la finit pas. » CVollaire.) A ce compte, Racine n'aurait pas pu raison de dira : « Une mort qui finit tant de pleurs » (Baja- Zet, m. I). « La conversion finit no» vîtes, < d»* aussi Massillon. cité par M. Lûtr*.
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