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80 RODOGDNE.

La victoire attachée au progrès de ses armes 65

Sur nos fiers ennemis rejeta nos alarmes;

Et la moil de Trv phon dans un dernier combat,

ChangeanL tout ncitre set, lui rendit tout l'État.

Quelq e [jromessu alors qu'il eût faite à la mère

Dk' lemettre ses fils au trône de leur père, 60

Il témoigna si peu de la vouloir tenir,

(Qu'elle n'osa jamais les faire revenir.

Ayant régné sept ans, son ardeur militaire

Ralluma cette guerre où succomba son frère :

��peut même l'employer en poésie et dans la prose élevée. En tout cat, il vit aans les mémoires, avec tant de vers immortels :

Rodrigue, qui l'eût cru? — Chiœène, qui l'eût dit? — Que notre heur fût si proche et sitôt se perdit ?

Dans Rodogitne, Corneille fait à plusieurs reprises (III, iv; V, m) usage de ce mot que La Bruyère et Richelet n'ont pas en ore condamné. Quant au mot traîner, que Voltaire proscrit comme donnant toujours l'idée de quelque chose de douloureux et d'humiliant, il prend soin lui-même de se contredire en ci tant le vers de Racine {Phèdre, U,-v) :

Charmant, jeune, traînant tous les cœurs après soi.

Soi. MM. Littré et Marty-Laveaux, contrairement à l'avis de la plupart det grammairiens, admettant soi pour lui ou elle, même avec un nom déterminé.

55. Var. « La victoire le suit avec tant de furie

Qu'il se voit en deux ans maître de la Syrie» (1647-56).

56. « Le mot est impropre ; on ne rejette point des alarmes sur un autre, comme on rejette une faute, un soupçon, etc., sur un autre. Les alarmes sont dans les hommes, parmi les hommes, et non sur les hommes. » (Voltaire.) — ( On fait retomber ou l'on rejette sur l'ennemi l'épouvante qu'il avait d'abord causée. Les alarmes sont ici le synonyme d'épouvante, et, en prose même, nous ne verrions rien à reprendre dans cette expression de Corneille. » (Pa- lissnt.l

58. Var. « Termine enfin la guerre, et lui rend tout l'État » (1647-56).

60. Ici, nous sommes de l'avis de Voltaire : « Le spect;iteur a besoin qu'on lui débrouille cette histoire. Tout cela est un peu confus dans le fond, et est exprimé confusément. » Maison sait pourquoi Corneille s'obstine à ne pas nom- mer Cléopâtre.

61. Les auteurs du xviie siècle employaient également, avec ou sans de, témoigner suivi d'un infinitif.

63. Var, « Ayant régné sept ans, sans trouble et sans alarmes,

La soif de s'agrandir lui fait prendre lei armes ;

11 aitaque le Parthe, et se croit assez fort

Pour venger de son frère et la prise et la mort » (1647-56).

En prose, la construction correcte serait: Après qu'il eut régné sept ans — Ardeur militaire, que Voltaire trouve trop technique, ne se dit plus guère en effet, pour ardeur guerrière, mais se disait alors, puisque dans A'icoméd' (11, 3) Corneille a pu écrire, avec plus d'audace encore :

Laissez moins de fumée à vos feux militaires.

64. Il faudrait avait succombé, comme le veut Voltaire : car il ne «'agit pas d'un nouveau frère d'Antiochus succombant dans cette nouvelle guerre, maiii de Dé I étrius Niranor, qui a succombé dans la guerre précédente.

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