INTRODUCTION 23
Madame, avez-vous vu dans ces tapisserie» Ces héros de roman ?
LA MARQUISE
Oui.
LE MARQUIS.
Belles railleries.
ALCIDOR.
Il est fait tout de même : il vient le nez au vent, Les pieds en parenthèse, et l'épaule en avant, Sa perruque, qui suit le côté qu'il avance, Plus pleine de laurier qu'un jambon de ^layeuce, Les mains sur les côtés d'un air peu négligé, La tête sur le dos comme un mulet chargé, Les yeux fort égarés, puis, débitaut ses rôles, D'un hoquet éternel sépare ses paroles. Et lorsque l'on lui dit : Et commandez ici,
il répond :
Connaissez-vous César de lui parler ainsi? etc.
En 1663 Pompée était donc- joué par la troupe de Molière; mais il est peu probable qu'elle l'ait joué dès le début ; c'est en général à la troupe du Marais qu on attribue cet hon- neur*. La date même de la première représentation est con- troversée. Beaucoup d'histoires de la littérature et de ma- nuels donnent 1641, date évidemment fausse, puisque la lettre de Claude Sarrau (12 décembre 1642), citée dans notre Introduction de Polyeiicte, ne mentionne que le Cid, Horace, Cinna. Si donc, comme il est nécessaire, Polyeucte est reporté au début de 1643, à quelle date faudra -t-il reporter Pompée et le Menteur, pièces jumelles, « parties toutes deux de la même main dans le même hiver^? « A l'hiver de 1643-1644. répond M. Marty-Laveaux. L'auteur d'une récente et excellente édi- tion de Pompée, M. Delaître, fait observer pourtant que, dans nn Projet de lettres patentes, ddiié de 1643, Corneille sollicite du roi un privilège, qui fut d'ailleurs refusé, pour faire jouer par la seule troupe du Marais Cinna, Polyeucte et la Moi^t de Pompée. Est-ce à dire cfue cette dernière tragédie ait été jouée dès l'hiver de 1642-1643? La conclusion semble manquer de vraisemblance ; d'abord, en effet, la lettre de Ci. Sarrau écarte
i. Corneille lui-même la nomme dans le Projet de lettres patentes dont p«ub parlons plus bas.
2. Epitre dédicatoire du Menteur,
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