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INTRODUCTION. îl

de plusélpmt'iitaire; on se croirnit au temp? où Sliakspeie* rem- plaçait par des écriteaux, sans désavantage marqué, les forêt- absentes et les armées imaginaires : « Rodoiiwie : Le théâtre est iiîie salle de palais. Au deuxième acte, il faut un fauteuil et deM"î tabouret*; au cinquième acte, trois fauteuils et un tabou- ret; une coupe d'or*. » Voilà une décoration qui devait mettre à l'aise les machinistes.

Corneille sent pourtant quelles invrai-emblances peuvent r^fiilter de cette mise en scène vraiment primitive. Il remarque, p;ir exemple, qu'au premier act > Rodogune vient trouver Lao- n'.ce, qu'elle devrait mander près d'elle, et qu'au quatrième â*îtft Antiochus devrait aller chercher Gléopàtre dans son cabi- net, au lieu d'être rencontré par elle chez Rodogune; car il n'est pas vraisemblable que Cléopâtre liante avec une si com- p'.aisante facilité l'appartement de sa mortelle ennemie. « Cléo- pâtre et Rodog ine, dit-il ', ont des infériHs trop divers pour expliquer leurs plus secrètes pensées en même lieu.... Le pre- mier acte de cette tragédie sera dans l'antichambre de Rodo- enne, le second dans la chambre de Cléo|iàtre, le troisième dans celle de Rodogune; mais si le quatrième peut commencer chez cette princesse, il n'y peut achever, et ce que (Héopâtre y dit à ses deux fils l'un après l'antre y serait mal placé. Le cin- quième a besoin d'une salle d'audience où un grand peuple puisse être présent. » Voilà l'unité de lieu bien compromise, et cest faire d'elle au reste le cas qu'elle mérite; mais la conclu- sion est plus sincère encore : « Les jurisconsultes admettent des fictions de droit, et je voudrais à leur exemple introduire des tirlioDS de théâtre pour établir un lieu théâtral qui ne serait ni l'appartement de Cléopâtre ni celui de Rodogune, mais une salle sur laquelle ouvrent ci s divers appartements. » Voilà l'unité de lieu sauvée, ou plutôt voilà clairement démontré le néant de celle unité impossible.

Que souhaite, en eftet. Corneille? C'est que l'action se passe partout et nulle part; c'est que l'on convienne d'un lieu neutre et, pour ainsi dire, idéal, où tous les personnages se rencontre- ront comme par hasard, où tous les discours se tiendront snns éveiller aucun écho, oià se dérouleront tous les événements sans

��î, Noat écriTon» le nom da frr.Tid poàte anglais avec l'orthn(fr«ph« qa'wi iu' ■l'.nne aajourd'hai en Angleterre.

i. B. Despoi»: U Théâtre français «oim Loui$ XIV. i Ditantm dr* trois nnitét.

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