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8 RODOGUNR.

de son aveu même, éciufé du débat. « On trouve à la Bibliothè- ^ye_nationale, dilM. Marly-Livcaux, le roman de 4668; il esl de format in-8° ; son titre exact est : Rodogune ou l hisloirr du grand An'iocus, à Paris, chez Eslienne Loyson. L'A>m. aulecleur e^isxgwi :.d'Aisue d'Iffremoni. Il paraîtrait difficile que cet auteur n'eût pas caniiu, jui, le prélendu roman, publié avant le sien chez Sonmiaville, s'il iûl rrieliement existé. Bien loin toutefois de regardei- Corneille comme ayant profité d'un sujet dont quelque contemporain lui avait sugiiéré l'idée, il lui en attribue l'hontieur : « Le nonfi que j'ai donné à tout l'ou- vrage, dit-il, n'est pas inconnu en Fr;ince. Ce fameux poète qui a porte si haut la gloire des muses françaises, vi qui les fait aller de pair avec les Lrecques et les latines; ce grand ho r>me qui nous a tantôt représenté sur lë théâtre toutes les passions, et de la manière la plus forte, la plus touchante et la plus riche que l'esprit humain puisse imaginer; enfin, l'illustreM de Corneille en a fait une tragédie que j'appellerois la plus achevée de toutes les pièces que nous avons de lui, s'd y avoit quelque chose à souhaiter dans les autres, et s'il n'étoit toujours égale- ment admirable en tous ses ouvrages. Tout le monde a vu sa Rodogune; mais encore que ce soit ici le même nom et la même héroïne, ce n'est pourtant pas la même chose; et comme il a découvert lui-même ce qu'il avojt changé de l'iiistoire, quelque respect que j'aye pour ses fictions merveilleuses, je n'ai pas cru être obligé fie m'en servir. »

Reste V ancien roman, dont l'existence et la disparition supposent toute une série d'invraisemblances fabuleuses. Il faut admettre en efifet : 1° que ce roman n'est pas si ancien, puisqu'il a été publié chez Sommaville ; 2° qu'il est cependant antérieur à Rodogune, et que personne, sauf Gilbert et Corneille, ne le connaissait, puisque personne au xvii* siècle n'a songé à le* accuser de, ce piagiat ; 3° qu'après avoir pas>;é par les mains d«^ Corneille et de Gilbert, il s'évanouit miraculeusement, et n'eu^ plus qu'une existence latente, encore soupçonnée, mais non pas, hélas ! consiatée p;ir Voltaire au xviii" siècle ; 4*-" qu'il a échappé, par une fatalité vraiment inexplicable, non seulement alors aux recherches sincères et patientes de Voltaire, mais encore depui- aux fouilles obstinées des érudits na'ifs qui ont pris le mot d* Voltaire au sérieux et ont voulu voir ce qu'il n'avait pas vu. A la vérité, Geoffroy nous assure * qu'il a été plus heureux qu'r

\. Court de litlcraturt drnmattque, I. — Dan» la préface, «i complet» pou»

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