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INTRODUCTION. 6

têleel à la On de chaque commentaire une demi-once d'onceiis pour Corneilli', mais, dans les remarques, je ne connais personne; le ne songe qu'à être utile... J'ai dit ce que tout homme de goût se dit à lui-m^me quand i! lit Corneille ; n'esl-il pas vrai que le grand (ragique ne se rencontre que dans la dernière scène de Rodogune? Mais ce sublime, sur quoi est-il fondé? sur quatre actes bien défectueux. Pourquoi Rticine a-t-il étési parfait •ans pourtant nire aucun tableau qui approche de la dernière icène de Rodngunef C'est que le i<oùt joint au génie ne produit jamais rien de mauvais. »

La permission que Voltaire donnait au cardinal de Bernis et à Duclos, nous en userons nous-mêmes, dès maintenant; car le commentHteur mod'^rne n'a pas seulement à entrer, à la suite de Voltaire, dans les querelles grammaticales où il se complaît — et c'est un médiocre « amusement », — il doit faire justice tout d'abord de certaines insinuations d'une portée plus générale. La préface mise par Voltaire en tête de Rodogune est une des pièces nécessaires de cette enquête: nous la reproduisons donc ici :

V Rodogune ne ressemble pas plus à Pompée que Pompée à Cinna et Cinna au Cid. C'est cette variété qui caractérise le vrai génie. Le sujet en est aussi iirand et aussi terrible que celui de Théodore est bizarre et impraticable.

II y eut la même rivalité entre cette Rodogune et celle de Gilbert qu'on vit depuis entre la Phèdre de Racine et celle de Pradon. La pièce de Gilbert fut jouée quelques mois avant celle de (!orneiIle, en 1645*; elle mourut dès sa naissance, malgré la protection de Monsieur, fils de Louis XIII, et lieutenant général du royaume, à qui Gilbert, résident de la reine Christine, la dé- dia. La reine deSuède et lepremier prince de France ne soutin- rent pointée mauvais ouvrage, comme depuis l'hôtel de Bouillon et l'hôtel de Nevers soutinrpnt la Phèdre de Pradon.

En vain le résident présente h Son Altesse royale, dansson épttre dédicatoire, la généreuse Rodogune, femme et tnère f/es deux plus grands monarques de l'Asie; en vain compare-

1. VollaiM se tromp»'; les dfiux pièces ont été représentf^es en 1644.

2. • Quoique l'achevé d'imprimer de son ouvrage soit du « treizième févricj 1646, « et fort postérieur par conséquent à la représentation delà pièce de Cor- neille, il ne dit pas un mot de celle-ci, et fait seulement dans sa rlédicace à Gaston d'Orléans une allusion évidente, quoique détournée, à la différence du caractère de la reine mère dans les deux pièces : « Celte héroïne, monseigneur, qui demande aujourd'hui votre protection , est celle-là même dont les héro

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