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4 RODOGONE.

regreiter que Voltaire ait cru devoir ce cadeau de noces à i\l"'"(';or neille, qu'il avait généreusement recueillie. La nièce en fui enri- chie sans doute; mais l'oncle ne risquait-il pas d'en être appau vri ?

Du moins, il semble que le commentateur va faire un choJ« . et opposer aux tragédies de la décadence les tragédies de l'â^-:- mùr, si pleines de force et d'éclat. [1 y songeait, loisque, désireui d'entreprpndre, au nom de l'Académie, l'édition des oeuvres du Corneille, il écrivait à Duclos, secrétaire perpétuel, et à M™^ du Deffand' : « Faudra-t-il des notes sur Agésilas et sur Attila, comme sur Cinna et sur Rodognnef... C'est une entreprise ter- rible que de discuter Cinnn et Agésilas, Rodogune çt Attila, le Cid et Perlharile. «C'était mettre Rodogime, Cinna et le Cid sur le même rang. Kl pourtant, si l'on en croit les Remarques, tout est plat, incorrect, monstrueux dans cette mêire Rodogune, à l'exception du cinquième acte, lîn révisant ce jugement par trop sommaire, nous en appelons de Voltaire à Voltaire lui- même. Malgré la liôle un peu fébrile avec laquelle il se délivra de ce travail importun, il en était satisfait; ce sont les Remarques sur Rodogu7ie qu'il recommandait à l'attention du cardmal de Bernis, de Duclos et de La Harpe : «Voyez, je vous prie, si je suis un âne dans l'examen de Rodogune. Vous me trouverez bien sévère; mais je vous renvoie à la petite apologie que je fais de celte sévérité à la fin de l'examen. Ma vocation est de dire ce que je pense, fari quœ seiitiam, et le théâtre n'est pas de ces su- jets sur lesquels il faille ménager la faiblesse, les préjugés et l'autorité. Je vou* demande en grâce de consacrer deux ou trois heures à voir en quoi j'ai raison et en quoi j'ai tort... Ave;'.-vou<, monseigneur, daigné recommencer Rodogit?ie, que j'eus l'hon- neur d'envoyer à Votre Éminence, il y a un mois? Vous avez pu vous faire lire le commentaire en tepanl la pièce; c'est un amu- sement. Dite:-moi donc quand j'ai rai-on et quand j'ai tort; c'est aussi un amusement... .M. le cardinal de Bernis a présentement entre les mains mes doutes sur Rodogune et je vous les enver- rai, dès qu'il me les aura rendus. Kncore une fois, il s'agit d'a- voir toujours raison, et je ne peux demander trop de conseils... Vous trouverez sans doute les commentaires sur Rodogune un peu sévères; mais il faut de la vérité. J'ai soin de mettre à I?

��1. Lettre» des 10 avril et 18 août 1761.

2. Letiros du 28 décembre 1761, des i octobre, 26 janvier et do 7 février 1"' <, du 25 mai 1764.

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