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112 LE MENTEUR

de mes cheveux gris honte trop évidente! 1490

Est-il dessous le ciel père plus malheureux?

Est-il affront plus grand pour un cœur généreux?

Dorante n'est qu'un fourbe; et cet ingrat que j'aime,

Après m' avoir fourbe, me fait fourber moi-même;

Et d'un discours en l'air, qu'il forge en imposteur, 1493

lî me fait le trompette et le second auteur!

Comme si c'était peu, pour mon reste de vie.

De n'avoir à rougir que de son infamie, « 

L'infâme, se jouant de mon trop de bonté,

Me fait encor rougir de ma crédulité 1 ISOO

��SCENE III. GÉRONTE, DORANTE, CLITON.

GÉnONTE.

Êtes-vous gentilhomme ?

DORANTE, à part les premiers mots. Ah ! rencontre fâcheuse !

qui, cette fois, sûr de lui-même, ne nous en donne qu'une imitation assez libre En dépit des ressemblances de détail, tout ici est cornélien.

1404. Fourber ; voyez la note du vers 908.

1406. Il m'en fait le trompette, il me fait le répéter, le publier partout. C'est, dit M. Marty-Laveaux, une allusion aux publications que faisaient les crieurs jurés au son de la trompette. On disait et l'on dit encore trompeter dans le sens de divulguer.

Il se défend longtemps du mal qu'on dit d autrni;

Oq, s'il en est enfln convaincu malgré lui.

Il ne s'en fait point la trompette. (Corneille, Imitation, 1, IV.)

De votre haut savoir, je serai le trompette.

(Thomas Corneille, Feint astrologue, II, r.)

1501. Ici, il faudrait citer tout entier le passage correspondant d'Alarcon (II' journée) pour faire comprendre et ce que Corneille a emprunté de l'cspa- gudl et ce qu'il a ajouté :

Sois eaballero, Garcia? « Es-tu chevalier, Garda?— Je me tiens

— Téngome por liijo vuestro. pour votre flis. — Et crois-ta qu'il suffise

— Y ba-sta ser hijo mio d'être mon flls ponr être chevalier.' — . Je Para ser vos eaballero? le crois, seigneur. — Folle pen.«6e ! Ktro

— Yo pensn, sefior, que si. chevalier, c'est seulement agir en chevalier

— Que enganado peiisamiento I Quelle e.«t l'origine des maisons nobles ? 5olo consiste on ol)rar Les illustres actions de leurs preminis au Oomo caballoio, el serlo. leurs. Les hauts faits des hommes do |)0U Quiéii diô prineipio â las casas de naissance suffisent à lionorer louis lié- Noblcs? Los ilnslres liechos ritiers. N'est-ce pas vrai? — Que les haut? De sus primeros autores, faits donnent la noblesse, je ne le nie pas; Sin mirar sus naeimienlos, mais peut-on ni r qu'à défaut d'eu.\. I.t Hazaiias de liombres humildei naissance la donne aussi? — Si l'honneur Honraion sus heiederos. peut s'aei[ucrir sans la naissance, n'est-il Et ajsi ? — Que las bazanae pas certain ijue, ^ar an effet contraire, mal

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