Page:Corneille Théâtre Hémon tome3.djvu/290

Cette page n’a pas encore été corrigée

xtrême :
Il aura su qu’Alcippe était bien avec vous,
Et pour l’en éloigner il l’a rendu jaloux ;
Soudain à cet effort il en a joint un autre,
Il a fait que son père est venu voir le vôtre.
Un amant peut-il mieux agir en un moment
Que de gagner un père et brouiller l’autre amant ?
Votre père l’agrée, et le sien vous souhaite ;
Il vous aime, il vous plaît, c’est une affaire faite.

Clariste
Elle est faite, de vrai, ce qu’elle se fera.


Isabelle

Quoi ! Votre cœur se change, et désobéira ?

Clariste
Tu vas sortir de garde, et perdre tes mesures.
Explique, si tu peux, encor ses impostures :
Il était marié sans que l’on en sût rien,
Et son père a repris sa parole du mien,
Fort triste de visage et fort confus dans l’âme.


Isabelle

Ah ! Je dis à mon tour : qu’il est fourbe, Madame !
C’est bien aimer la fourbe, et l’avoir bien en main,
Que de prendre plaisir à fourber sans dessein.
Car, pour moi, plus j’y songe, et moins je puis comprendre
Quel fruit auprès de vous il en ose prétendre.
Mais qu’allez-vous donc faire ? Et pourquoi lui parler ?
Est-ce à dessein d’en rire, ou de le quereller ?

Clariste
Je prendrai du plaisir du moins à le confondre.


{{personnage|Isab