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Cliton, le tirant par la basque.
Savez-vous bien, Monsieur, que vous extravaguez ?


Dorante

Tais-toi.


Cliton

Vous rêvez, dis-je, ou…


Dorante

Tais-toi, misérable.


Cliton

Vous venez de Poitiers, ou je me donne au diable ;
Vous en revîntes hier.

Dorante, à Cliton.
Te tairas-tu, maraud ?
à Clarice
Mon nom dans nos succès s’était mis assez haut
Pour faire quelque bruit sans beaucoup d’injustice,
Et je suivrais encore un si noble exercice,
N’était que, l’autre hiver, faisant ici ma cour,
Je vous vis, et je fus retenu par l’amour.
Attaqué par vos yeux, je leur rendis les armes ;
Je me fis prisonnier de tant d’aimables charmes ;
Je leur livrai mon âme, et ce cœur généreux
Dès ce premier moment oublia tout pour eux.
Vaincre dans les combats, commander dans l’armée,
De mille exploits fameux enfler ma renommée,
Et tous ces nobles soins qui m’avaient su ravir,
Cédèrent aussitôt à ceux de vous servir.

Isabelle, à Clarice, tout bas.
Madame, Alcippe vient ; il aura de l’ombrage.