12 LE MENTEUR
qui les unissent ou les séparent, nous ne pouvons y entrer ici, et nous renvoyons le lecteur aux notes qui, partout où il sera possible, rendront facile la comparaison, d'ailleurs tout à r avantage de Corneille.
��II
HISTOIRE DE LA PIÈCE.
C'est une comédie où, pour parler sans fard, Philisle, ainsi que moi, doit avoir quelque part. Au sortir d'écolier, j'eus certaine aventure Qui me mit là dedans en fort bonne posture; On la joue au Marais sous le nom du Menteur.
Ainsi parle Dorante dans un passage de la Suite du Menteur, supprimé dans les éditions postérieures. C'est donc au Marais que le Menteur fut représenté, soit pendant l'hiver de 1641- 1642, comme on le dit généralement, soit pendant celui de 1643-1644, si l'on adopte les dates proposées par M. Marty- Laveaux et fondées sur des raisons qui nous paraissent pro- . bantes. Ce qui est certain, c'est, — Corneille nous l'apprend lui-même, — que la Mort de Pompée et le Meilleur sont « parties toutes deux de la même main dans le même hiver ». On eût pu malaisément imaginer une opposition plus complète entre deux pièces si voisines par la date.
Du moins, nous savons d'une façon précise quels acteurs firent la fortune éclatante de la comédie nouvelle. On verra, en tête de l'analyse de la Suite du Menteur, que nous donnons plus lom, un passage plus curieux encore où Corneille cons- tate à la fois, non sans orgueil, et le succès du Meilleur et la part qu'y a prise l'acteur Jodelet, qui jouait le rôle de Cliton. Julien Bedeau ', dit Jodelet, que Lore't appelle dans sa Ga- zette
Cet homme archi-plaisant, cet homme archi-folàtre,
et dont le nom, bientôt passé en proverbe, inspira plus d'un titre de pièce à Scarron, fit la joie de ses contemporains, de 1610, époque de ses débuts, à 1660, époque de sa mort :
Notre Dcm écrite gaulois, De la mort subissant les lois,
1. Et non Geoffrin, comme on l'écrit communément. C'est M. Jal qui a rer.< Ifié cette erreur dans son Dictionnaire biographique et critique.
�� �
