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De la foi d'un chrétien les mystères territles D'ornements égayés ne sont pas susceptibles *.
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HISTOIRE DE LA PIÈCK
L'opinion do Boileau semble avoir été pourtant celle d'un grand nombre de contemporains. Dans son Erdretien sur ks tragédies de ce temps (1675), l'abbé de Viliier imagine un dialogue entre deux personnages, Tirnante et Cléarque, le premier partisan, le second adversaire de la tragédie chré- tienne : « Vous croyez donc qu'on ne peut faire de bonnes tragédies sur des sujets saints ? — Je crois du moins qu'on ne voudrait pas se hasarder à en faire. Quoique l'hôtel de Bourgogne n'ait été donné aux comédiens que pour repré- senter les histoires saintes, je ne crois pas que ces messieurs voulussent reprendre aujourd'hui leur ancienne coutume. Ils se sont trop bien trouvés des sujets profanes pour les quitter. — J'ai ouïdire qu'ils nes'étaientpasplus mal trouvés des sujets saints, et qu'ils avaient gagné plus d'argent au Polyeucte qu'à quelque autre tragédie qu'ils aient représentée depuis. — Il est vrai que cette tragédie réussit bien. M. Corneille la hasarda sur sa réputation, et il crut par le succès qu'il eut qu'il en pouvait hasarder encore une autre. Il donna Théodore; cette dernière ne réussit point, et depuis personne n'a osé tenter la même chose. On a renvoyé ces sortes de sujets dans les collèges, où tout est bon pour excercer les enfants et où l'on peut impunément représenter tout ce qui est capable d'inspirer ou de la dévotion ou la crainte des jugements de Dieu. »
A plus de trente ans de distance, l'abbé de Viliier parle comme pouvait parler Voiture ou Godeau ; mais il est con- traint de reconnaître que Polyeucte a réussi. Corneille avait donc eu raison de passer outre à l'arrêt de l'hôtel de Ram- bouillet. Il est vrai que, d'après une légende douteuse, son courage aurait été raffermi par les exhortations d'un acteur, nommé Laroque, disent les uns, Hauteroche disent les autres. Mais aucun de ces deux acteurs ne faisait partie de la troupe de l'hôtel de Bourgogne, où fut représenté Polyeucte. Quant à
donne d( Saint Genest, est fort loin de soupçonner que la tragédie de Rotrou puisse étie une imitation de l'espagnol, i. Art poétique, III,
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