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lèges tous les malheurs publics, et l'empereur Julien, si éclairé pourtant, croyait combattre les cbrétiens par leurs propres armes en autorisant officiellement dans tout l'empire l'exercice de la magie et le culte des esprits. En vain Ter- tullien protestait, au nom du bon sens et de la justice ; en vain il réclamait une enquête impartiale : « Dicimur scelera- iissimi de sacramento infanlicidii, et pabulo in de ; dicimur semper, nec vos quod tamdiu dicimur eruere curatis. Ergo aut eruite, si creditis^ aut nolite credere, qui non eruisiis^. » Aussi bien il aurait eu tort de se trop plaindre : car c'est préci- sément l'attrait du mystère qui attirait vers le culte nouveau tant d'âmes avides, lassées des réalités banales d'un culte vieilli, et le plaidoyer du même Tertullien n'est pas loin d'être un chant de victoire, lorsqu'il célèbre la diffusion rapide d'une religion née d'hier :
« Hesterni sumus, et vestra omnia implevimus,urbes,insuîa$, castella, municipia, conciliabula, castra ipsa, tribus, decurias, palatium, senatum, forum. Sola vobis reiinquimus iempla... Nec quidquam proficit exquisitior quasque crudelitas vestra ; illecebra est magis sectœ. Plures effi.cimur, qucties metimur à
vobis ; semen est sanguis christianorum Ilia ipsa obstinatio,
quam exprobratis, magisira est. Quis enim non contemplations ejus concutitur ad requirendum quid intus in re sit ? Quis non, ubi requisivit, accedit? Vbi accessit, pati exoptat, ut totam Bei gratiam redimat, ut omnem veniam ab eo compensatione san- guinis sui expédiât ? Omnia enim huic operi delicta donanlur. Inde est quod ibidem sententiis vestris gratias ayimus. Ut est simulatio divinœ rei et humanae! Quum damnamur a vobis, a Deo absolvimur ^. »
Polyeucte ne parlera pas autrement, el la tragédie corné- lienne, dont Sévère se chargera de donner la conclusion, ne s'inspirera pas d'un autre esprit. Voilà l'enseignement pra- tique et vivant, l'enseignement par les faits [de factis docendo) que les chrétiens opposent aux vaines paroles des rhéteurs et des philosophes païens, l'enseignement qui convertit les Minutius Félix, les saint Cyprien et les saint Justin, qui trouble Sévère même et le prépare à une conversion prochaine. Ce que dit Sévère, d'ailleurs, bien d'autres l'avaient dit avant lui, comme ce témoin que met en scène le Liber de laude martyrii * : « Quelle que soit la religion des chrétiens, ce ne
1. Tertullien Apologétique.
2. Ibi'icm.
3. Leblant, Mémoire sur la préparation ab martyre dans les premiers sièclei de l'Eglise, t. XXVIII des Mémoires de TAcadémie des inscriptions et b«lle«- citre».
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