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ACTE V, SCÈNE III m

«s prépare déjà des temples, des autels, le ciel une place entre les immortels; la postérité, dans toutes les provinces, onnera votre exemple aux plus généreux princes.

AUGUSTE.

J'en accepte l'augure et j'ose l'espérer; 1775

Ainsi toujours les dieux vous daignent inspirer! Qu'on redouble demain les heureux sacrifices, Que nous leur offrirons sous de meilleurs auspice Et que vos conjurés entendent publier Qu'Auguste a tout appris, et veut tout oublier.

tout autrement signiOcatives ; venant de Livie, elles sont plus suspentes, et noas n'accueillons qu'avec défiance cette apothéose qu'elle fait de son mari. Auguste divinisé nous intéresse moins qu'Auguste aux prises avec les passions humaines, et les domptant. M. Geruzez remarque que Racine nous ofTre, dans Britannictu (I, Ti), l'antithèse de cette prophétie.

1774. Donnera, c'est-à-aire proposera votre exempie. — Datis toutes les pro- 9inces n'est-il qu'un remplissage amené là pour rimer avec princes, comme le croit Voltaire 7 Comme nous l'avons déjà dit, dans la langue du xvii* siècle, province a souvent le sens d'Etat. Voyez la note du v. 1253.

1780. • Ce n'est pas ici une pièce telle que les fforaces. On voit bien le même pinceau, mais l'ordonnance du tableau est très supérieure. Il n'y a point de double action ; ce ne sort point des intérêts indépendants les uns dos autres, des actes •joutes à des actes ; c'est toujours la même intrigue. » (Voltaire.) — « Voici tantôt deux siècles que le dernier acte de Cinna est un chef-d'œuvre incompa- rable. Dites-moi donc une tragédie écrite avec cette autorité toute-puissante, Xii marche ainsi, à l'aide d'^un homme unique! Ajoutez que cet empereur Qguste est an vieillard, qu'il est indignement insulté, trahi, que tous ceux qu'U aimait l'abandonnent, et qu'arrivé au faite des grandeurs humaines, il n'a plus qu'à se venger et à mourir. Eh bien, telle est la force de cet homme sur lui- même, qu'il va triompher à la fois de ces haines et de sa propre vungeanct. Oui, le pardon, le pardon entier, parti du cœur, venu de l'àme, irrésistible et vainqueur de toutes les passions vulgaires, placera enfin ce grand homme au Diveau de cette possession sans limites du monde connu. Voilà tout le drame et tout l'intérêt de ce drame illustre. Ainsi Corneille a fait plus, cette fois, par ^•dmintioD qu'il n'a jamais fait par la terreur. (Jules Janin, Pierr» Conmlle.)

��FIN,

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