ACTE QUATRIEME.
��SCENE I. AUGUSTE, EUPHORBE, POLYCLÈTE, gardes.
AUGUSTE.
Tout ce que tu me dis, Euphorbe, est incroyable.
EUPHORBE.
Seigneur, le récit même en paraît effroyable :
On ne conçoit qu'à peine une telle fureur,
Et la seule pensée en fait frémir d'horreur. 1085
AUGUSTE.
Quoi! mes plus chers amis! quoi! Cinna! quoi! Maxime!
Les deux que j'honorais d'une si haute estime,
A qui j'ouvrais mon cœur, et dont j'avais fait choix
Pour les plus importants et plus nobles emplois!
Après qu'entre leurs mains j'ai remis mon empire, 1083
Pour m'arracher le jour l'un et l'autre conspire!
1077. « C'est Euphorbe que Maxime charge de révéler la conjuration à Au- guste; il sert donc d'intermédiaire entre Maxime et l'empereur. Mais ce n'est pas un simple rapporteur. Quelque mince que soit son rôle, il a aussi sa per- sonnalité. Dans le peu de paroles qu'il prononce, il prouve que non seulement il partage les sentiments vils et bas de son maître, jnais encore qu'il renchérit sur eux : Maxime se contente de dénoncer Cinna, Euphorbe le calomnie. » (V. 1089-1094.) (Horion, Explication du théâtre classique.) On peut regretter seulement que la confidence soit indirecte. Sans doute Maxime eût rougi de faire lui-même une aussi laide besogne; mais de tels aveux, mis dans sa bouche, n'eussent-ils pas été plus émouvants ? En faisant parler à sa place Eu- phorbe, qui ne nous intéresse guère, il n'en est pas moins odieux, et devient de plus ridicule, après le récit du prétendu suicide.
1082. Les deux; remarquez l'ellipse du substantif. On trouve au xvii* siècle plus d'un exemple de ce tour, qui équivaut à : les deux amis, entre tous, quo j'honorais le plus.
1084. T>) A l'envi l'un et l'autre étalait sa manie. {Polyeucte, 830.)
M. Chassang (firavwiaire, p. 308) juge le pluriel préférable.
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