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nous défier en!:;ore de Maxime et nous en avons plusieurs, aa
contraire, pour nous défier d'Auguste. En un mot, nous com- mençons à nous détacher des uns, mais sans nous attacher définitivement à l'autre, dont les conjurés nous ont appris à tenir la sincérité pour suspecte. Là est l'utilité, là est lajifii_ cessité dramatique de ce second acte, où l'on a vu parfois à tort un hors-d'œuvre. Non seulement il^ repose l'esprit Ae la conjuration et crée une situation émouvante en nous mon- trant les assassins choisis pour arbitres "par cëlul-l^ même qu'ils veulent assassiner, mais il concourt directement à l'action, qui, sans lui, serait incomplète : car il marque le point de départ d'une évolution graduelle de l'intérêt, qui ne se déplace point tout à coup, comme le croient ceux qui se font une fausse idée du plan général, mais s'éloigne de plus en plus des conjurés pour se concentrer de plus en plus sur Auguste. Si donc il est vrai qu'Auguste seit le héros de la tragédie, aucun acte n'est plus essentiel : car il fait antithèse au premier et nous fait connaître un Auguste nouveau.
ACTE III. — Absent du premier acte, Auguste l'est encore du troisième. A dessein. Corneille ne nous a laissé entrevoir cette grande figure que pour la voiler aussitôt et laisser aux conjurés la scène libre. Le meilleur moyen de grandir Auguste est de nous montrer combien ses adversaires, livrés à eux- mêmes, sont petits. C'est une tâche à laquelle Maxime et Cinna suffisent. Tout d'abord, Maxime s'aliène, comme à plaisir, la sympathie que lui avait value la franchise de ses conseils à Auguste : bassement jaloux, il n'oppose qu'une molle résistance aux infâmes suggestions d'Euphorbe; d'avance on le sait vaincu, parce qu'il veut l'être. Cinna du moins reconquiert-il notre estime? Sans doute on lui tient compte de ses remords tardifs; mais, toujours ballotté entre deux sen timents contraires, toujours dépourvu de vplon té ^ersgnnelTe, il prend sôm de nou s^aira_SMdx Jluitmême en quel humilîaht esclavage le t ientlE milie:
i\\ Mais je dépends de vous, ô serment téméraire, ly haine d'Emilie, ô souvenir d'un père! |y Ma foi, mon cœur, mon bras, tout vous est engagé \\ Et je ne puis plus rien que par votre congé'
Dès qu' Emilie commande, il obéit : tp^it ^ l'henrp! i]^jn- dignaiL-à Jâ pensée d'assassiner soiPEienfaiteur; ma mienan t fl s_x_rgsigne^2§^'^£g_S^^^^î^ IX iHI^lâ -^-^H . ses repno ches e.LlJE^épns.nPiiir ces yerp.étuëllii'^y^mnons, par cette
t. Acte m, K. m.
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