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Lxxxiv ETUDE

Si vous avez gagné ses inrlinations,

Soyez sur du succès de vos affections;

Mais je ne suis pas femme à forcer son courag*î

Je sais ce que la force est en un mariage...

Ain=i, présumez tout de mon consentement.

Mais ne prétendez rien de mon commandement'

Une autre Chrysante, celle de la Veuve, avait donné à sa fille des conseils plus positifs :

Le bien est en ce siècle une grande doacenr; Étant riche, on est tout*.

Mais elle aussi n'a pas perdu la jeunesse du cœur, et c'est avec une émotion sin<.ère, bien que contenue, qu'elle accueille CéliJan, son gendre futur :

Je connais votre bien, je sais votre maison :

Votre père jadis (hélas! que cette histoire

Encor sur mes vieux ans m'est douce en la mémoire!)

Votre feu père, dis-je, eut de l'amour pour moi.

J'étais son cher objet, et maintenant je voi

Que, comme par un droit successif de famille,

L'amour qu'il eut pour moi, vous l'avez pour ma fille.

S'il m'aimait, je l'aimais, et les seules rigueurs

De ses cruels parents divisèrent nos cœurs.

On l'éloigna de moi par ce maudit usage

Qui n'a d'égard qu'aux biens pour faire un mariago,

ît son père jamais ne soufTrit son retour

\iue ma foi n'eût ailleurs engagé mon amour.

En vain à cet hymen j'opposai ma constance;

La volonté des miens vainquit ma résistance.

Mais je reviens à vous, en qui je vois portraits

De ses perfections les plus aimables traits^.

Si c'est là de la comédie, il faut convenir que le comique en est très particulier, plus voisin de la finesse attendrie de Térence que de la verve entraiuaote de Plaute. Oui, c'est bien aux pères et aux mères de Térence que fout songer ces pères et ces mères de la comédie cornélienne. Comme le vieux Chrêmes, ils savent,

��1. Galerie du Palais, V, 8.

2. La Veuve, 111. 7. Comparez Boileau, Satire VlII.

3. La Veuve, V, 6.

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