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2H LE CID

CHIIIÈNE.

Tu me parles encore, Exécrable assassin d'un héros que j'adore? Va, tu l'as pris en traître ; un guerrier si vaillant 17H

N'eût jamais succombé sous un tel assaillant. N'espère rien de moi, tu ne m'as point servie : En croyant me venger, tu m'as ôté la vie.

D. SANCHE.

Étrange impression, qui, loin de m'écouterw.

CHDIÈmi.

Veui-tu que de sa mort je t'écoute vanter? 1720

Que j'entende à loisir avec quelle insolence

Tu peindras son malheur, mon crime et ta vaillance?

��1716. « Cette scène semble avoir fourni à Racine i'idée de l'admirable dia- logue d'Oreste et d"Hermione dans Andromagne, acte V, scène m. » (M. Marty- I<aveaux). Comparez aussi à cette explosion d'une passion longtemps contenue la scène ou Camille laisse éclater son amour et sa douleur. Mais la passion de Ca- mille n'a jamais connu la contrainte austère du devoir, et par là elle est moins touchante dans son expressioa furieuse. — Corneille a l>eaucoup abrégé ici cette scène, qui, pour être vraisemblable, a besoin d'être courte. Après ce ven on lisait :

Hais, Madame, écoatez. — Qae veax-ta qoe ficoato T

Après cti que je vois poîs-ju être encore en doate?

J'obtiens poar mon malhear ce que j'ai demande,

Et ma juste poursuite a trop bien succédé.

Pardonne, coer amant, à sa rigueur sanglante;

SoQge que je sais âlie aussi bien comme amant* :

Si j'ai vengé mon père aux dépens de ton sans,

Du mien pour te venger j'épuiserai mon flanc.

Mon &me désormais n'a rien qui la retienne ;

Elle ira recevoir ce pardon de la tienne.

Et toi, qui me prétendj> acquérir par M mort.

Ministre déloyal de mon rigoureux sort.

N'espère rien de moi, ta ne m'as point servie. (16t7-H.)

1720. Je t'écoute vanter, pour : Je t'écoute te vanter, ellipie familière à C Wi a r MiU o , à Botrou et aux tragiques ou comiques du temps.

J'en perdraia davantage à le Itisser morfondre. (Jfentewr, 9U.)

Vojdz les vers 19 de Cinna et 1046 d'Horace.

t7S£. Ici ont été supprimés quatre autres vers qui terminaient la tcèoe:

(Ja'à tes yeux ce récit trancbe mes tristes joan T Va, va, je mourrai bien sans ce crue) secoars ; Abandonne mon àme au mal qui la possède : ' Poor vanger mon amant je ne veux point qn'oe m'aide. (16t7-M.)

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