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XXX BIOGRAPHIE DE CORNEILLE

échec, d'alléguer la misère des temps, les circonstaoces poli- tiques, et de citer, avec M. Marty-Laveaux, les yera curieux de Scarron :

Rien n'est plus pauvre que la scène

Qu'on vit opulente autrefois.

Quoique le plaisir de nos rois.

Il n'est saltimbanque en la place

Qui mieux ses affaires ne fasse

Que le meilleur comédien,

Suit Français, soit Italien.

De Corneille les comédies,

Si magnifiques, si hardies,

De jour eu jour baissent de prix*.

(Corneille ne se paya pas de ces mauvaises excuses, et comprit toute la portée de cette défaite, la première vraiment significa- tive. Il avait trouvé des motifs spécieux à l'insuccès de Théodore, et n'avait laissé alors échapper qu'une plainte discrète. Cette fois, plus d'illusion : « Le succès de cette tragédie a été si mal- heureux, écrit-il, que, pour m'épargner le chagrin de m'en sou- venir, je n'en dirai presque rien 2... La mauvaise réception que le public a faite à cet ouvrage m'avertit qu'il est temps que je sonne la retraite, et que des préceptes de mon Horace je ne songe plus t pratiquer que celui-ci :

Solve senescentem mature sanus equum, ne Peccet ad eitremum ridendus et ilii ducat*.

��« Il vaut mieux que je prenne congé de moi-même que d'atten- dre qu'on me îe donne tout à fait; et il est juste qu'après vingt années de travail, je commence à m'apercevoir que je deviens trop vieux pour être encore à la mode. J'en remporte cette satisfaction que je laisse le théâtre français en meilleur état que je ne l'ai trouvé, et du côté de l'art et du côté des mœurs : les grands génies qui lui ont prêté leurs veilles de mon temps y ont beaucoup contribué, et je me flatte jusqu'à penser que mes sofas n"^ ont pas nui : il en viendra de plus heureux après nous, qut

1. Scarron, Œuvres, 1668, t. I, p. 16. i. Examen de Pertharite. 3. Horace, Épttres, I, 1.

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