Page:Corneille Théâtre Hémon tome1.djvu/117

Cette page n’a pas encore été corrigée

SUR LES COMÉDIES cm

L'amour, pour le trouver, me fournira des ailes*.

Comme le Ménédème de Térence, il se repent de sa rigueur et s'en accuse :

��Je croyais le dompter à force de punir. Et ma sévérité ne fît que le bannir-.

S'il n'était que le témoin passif de la fantasmagorie qu'Alcaudre déroule devant ses yeux, nous l'aurions vite oublié ; mais il nous rappelle de temps à autre sa présence par quelques cris où se trahit une émotion vraie :

dieui! je sens mon âme après lui s'envoler

Adieu! je vais mourir, puisque mon AL; est mort*.

11 renaît à la vie en apprenant qu'il s'agit d'une mort fictive, que son fils est comédien et vient de jouer un rôle tragique. Père affectueux, il est heureux de voir son fils vivre et prospérer; bourgeois positif, il sent s'évanouir ses défiances à l'égard diî théâtre, dès qu'il sait que le métier est lucratif.

Il n'y a pas de conclusion à cette action, pour ainsi dire, extéiieure, car l'annonce du prochain départ de Pridamant pour Paris ne saurait être un dénouement. C'est l'action intérieure et secondaire sur laquelle le poète a concentré toute la lumière; c'est la partie épisodiqiie qui est devenue la partie essentielle! Le chagrin du père nous touche, mais ne saurait suffire à sou- tenir l'intérêt d'une pièce, surtout comique; aussi reste-t-il dans la pénombre; ce qui est mis en relief, ce qui mérite de captiver notre attention, ce sont les aventures du fils. Non pas que ce fils soit toujours digne de notre sympathie. Le jeune Clindor est un aventurier, un bohème, comme on dirait aujourd'hui. Il a volé son père en le quittant; bientôt sans ressources, il a fait un peu de tous les métiers : tour à tour charlatan, diseur de bonne aventure, écrivain public, clerc de notaire, montreur de singe,

1. L'Illusion comique, l, 8,

i.Jbid., I, 1.

3. Ibid.. II. 1 : V. »

�� �