Vous ne trouverez point devant lui de refuge ;
Les rois et les bergers y sont d’un même rang :
De tous les siens sur vous il vengera le sang.
Je n’en répandrai plus, et, quoi qu’il en arrive,
Dans la foi des chrétiens je souffrirai qu’on vive ;
J’en serai protecteur.
Et soyez l’instrument de nos félicités :
Celle d’un vrai chrétien n’est que dans les souffrances ;
Les plus cruels tourments lui sont des récompenses.
Dieu, qui rend le centuple aux bonnes actions,
Pour comble donne encor les persécutions :
Mais ces secrets pour vous sont fâcheux à comprendre ;
Ce n’est qu’à ses élus que Dieu les fait entendre.
Je te parle sans fard, et veux être chrétien.
Qui peut donc retarder l’effet d’un si grand bien ?
La présence importune…
Et de qui ? de Sévère ?
Pour lui seul contre toi j’ai feint tant de colère :
Dissimule un moment jusques à son départ.
Félix, c’est donc ainsi que vous parlez sans fard ?
Portez à vos païens, portez à vos idoles,
Le sucre empoisonné que sèment vos paroles.
Un chrétien ne craint rien, ne dissimule rien ;
Aux yeux de tout le monde il est toujours chrétien.
Ce zèle de ta foi ne sert qu’à te séduire,
Si tu cours à la mort plutôt que de m’instruire.
Je vous en parlerois ici hors de saison ;