Mon père, au nom des dieux…
Ces dieux dont l’intérêt demande son trépas.
Ils écoutent nos vœux.
Eh bien ! qu’il leur en fasse.
Au nom de l’empereur dont vous tenez la place…
J’ai son pouvoir en main ; mais, s’il me l’a commis,
C’est pour le déployer contre ses ennemis.
Polyeucte l’est-il ?
Tous chrétiens sont rebelles.
N’écoutez point pour lui ces maximes cruelles ;
En épousant Pauline il s’est fait votre sang.
Je regarde sa faute, et ne vois plus son rang.
Quand le crime d’État se mêle au sacrilège,
Le sang ni l’amitié n’ont plus de privilège.
Quel excès de rigueur !
Moindre que son forfait.
Ô de mon songe affreux trop véritable effet !
Voyez-vous qu’avec lui vous perdez votre fille ?
Les dieux et l’empereur sont plus que ma famille.
La perte de tous deux ne vous peut arrêter !
J’ai les dieux et Décie ensemble à redouter.