Mais voyez les périls où vous me hasardez.
Ta vertu m’est connue.
Ce n’est pas le succès que mon âme redoute :
Je crains ce dur combat et ces troubles puissans
Que fait déjà chez moi la révolte des sens ;
Mais puisqu’il faut combattre un ennemi que j’aime,
Souffrez que je me puisse armer contre moi-même,
Et qu’un peu de loisir me prépare à le voir.
Jusqu’au-devant des murs je vais le recevoir ;
Rappelle cependant tes forces étonnées,
Et songe qu’en tes mains tu tiens nos destinées.
Oui, je vais de nouveau dompter mes sentimens
Pour servir de victime à vos commandemens.
ACTE DEUXIÈME.
Scène I.
Cependant que Félix donne ordre au sacrifice,
Pourrai-je prendre un temps à mes vœux si propice ?
Pourrai-je voir Pauline, et rendre à ses beaux yeux
L’hommage souverain que l’on va rendre aux dieux ?
Je ne t’ai point celé que c’est ce qui m’amène,
Le reste est un prétexte à soulager ma peine ;
Je viens sacrifier, mais c’est à ses beautés
Que je viens immoler toutes mes volontés.
Vous la verrez, Seigneur.