Page:Corneille - Marty-Laveaux 1910 tome 2.djvu/75

Cette page n’a pas encore été corrigée


Célidée.

Tu connaîtras par là combien il m’est fidèle.
Le ciel à ce dessein nous l’envoie à propos.

Hippolyte.

Et quand te résous-tu de le mettre en repos ?

Célidée.

Trouve bon, je te prie, après un peu de feinte,
Que mes feux violents s’expliquent sans contrainte ;
Et pour le rappeler des portes du trépas,
Si j’en dis un peu trop, ne t’en offense pas.


Scène V

Lysandre, Célidée, Hippolyte, Florice.


Lysandre.

Merveille des beautés, seul objet qui m’engage…

Célidée.

N’oublierez-vous jamais cet importun langage ?
Vous obstiner encore à me persécuter,
C’est prendre du plaisir à vous voir maltraiter.
Perdez mon souvenir avec votre espérance,
Et ne m’accablez plus de cette déférence.
Il faut, pour m’arrêter, des entretiens meilleurs.

Lysandre.

Quoi ! vous prenez pour vous ce que j’adresse ailleurs ?
Adore qui voudra votre rare mérite,
Un change heureux me donne à la belle Hippolyte :
Mon sort en cela seul a voulu me trahir,
Qu’en ce change mon cœur semble vous obéir,
Et que mon feu passé vous va rendre si vaine