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La gloire suit la peine : espérons jusqu’au bout.
Je veux que Célidée ait charmé son courage,
L’amour le plus parfait n’est pas un mariage ;
Fort souvent moins que rien cause un grand changement,
Et les occasions naissent en un moment.

Aronte.

Je les prendrai toujours quand je les verrai naître.

Florice.

Hippolyte, en ce cas, saura le reconnaître.

Aronte.

Tout ce que j’en prétends, c’est un entier secret.
Adieu : je vais trouver Célidée à regret.

Florice.

De la part de ton maître ?

Aronte.

De la part de ton maître ? Oui.

Florice.

De la part de ton maître ? Oui. Si j’ai bonne vue,
La voilà que son père amène vers la rue.
Tirons-nous à quartier ; nous jouerons mieux nos jeux,
S’ils n’aperçoivent point que nous parlions nous deux.


Scène II

Pleirante, Célidée.


Pleirante.

Ne pense plus, ma fille, à me cacher ta flamme ;
N’en conçois point de honte, et n’en crains point de blâme :
Le sujet qui l’allume a des perfections