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Lysandre.

Que ce soit toutefois sans qu’il vous prenne envie
De les plus essayer au péril de ma vie.

Célidée.

J’aime trop désormais ton repos et le mien ;
Tous mes soins n’iront plus qu’à notre commun bien.
Voudrais-je, après ma faute, une plus douce amende
Que l’effet d’un hymen qu’un père me commande ?
Je t’accusais en vain d’une infidélité :
Il agissait pour toi de pleine autorité,
Me traitait de parjure et de fille rebelle ;
Mais allons lui porter cette heureuse nouvelle ;
Ce que pour mes froideurs il témoigne d’horreur
Mérite bien qu’en hâte on le tire d’erreur.

Lysandre.

Vous craignez qu’à vos yeux cette belle Hippolyte
N’ait encor de ma bouche un hommage hypocrite ?

Célidée.

Non, je fuis Dorimant qu’ensemble j’aperçoi ;
Je ne veux plus le voir, puisque je suis à toi.


Scène V

Dorimant, Hippolyte.


Dorimant.

Autant que mon esprit adore vos mérites,
Autant veux-je de mal à vos longues visites.