Page:Corneille - Marty-Laveaux 1910 tome 1.djvu/618

Cette page n’a pas encore été corrigée

^go LA VEUVE.

S'il m'aimoit, je Taimois ; et les seules rigueurs

De ses cruels parents divisèrent nos cœurs :

On l'éloigna de moi par ce maudit usage'

Qui n'a d'égard qu'aux biens pour faire un mariage ;

Et son père jamais ne soufTrit son retour 1765

Que ma foi n'eût d'ailleurs engagé mon amour.

En vain à cet hymen j'opposai ma constance ;

La volonté des miens vainquit ma résistance.

Mais je reviens à vous, en qui je vois portraits"

De ses perfections les plus aimables traits. 177"

Afin de vous ôter désormais toute crainte

Que dessous mes discours se cache aucune feinte,

Allons trouver Philiste, et vous verrez alors

Comme en votre faveur je ferai mes efforts.

CÉLIDAN.

Si de ce cher objet j'avois même assurance^, '775

Rien ne pourroit jamais troubler mon espérance.

DORIS.

Je ne sais qu'obéir, et n'ai point de vouloir.

CÉLIDAN.

Employer contre vous un absolu pouvoir ! Ma flamme d'y penser se tiendroit criminelle.

CHRYSAINTE.

Je connois bien ma fille, et je vous réponds d'elle. «7^" Dépêchons seulement d'aller vers ces amants.

��1. Var. On l'éloigna de moi, vu le peu d'avantage Qui se trouva pour lui dedans mon mariage, Et jamais le retour ne lui fut accordé

Qu'ils ne vissent mon lit d'Acaste possédé. (ifiS/l-ô^)

2. Poriraire, peindre, tracer.

3. Var. Il faudroit de ma belle une même assurance. Et rien ne pourroit plus troubler mon espérance.

DOR. Monsieur, où Madame est je n'ai point de vouloir.

ci5l. Employer contre vous son absolu pouvoir !

Ma flamme d'y penser deviendroit criminelle, (i 686-57)

�� �