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les marques de l’avoir été.

Si ton esprit est vif, judicieux, docile,
n’en deviens pas plus vain :
tu déplairois à Dieu, qui te fait tout facile,
et n’a qu’à retirer sa main
pour te rendre un sens imbécile.

Ne te crois pas plus saint qu’aucun autre pécheur,
quoi qu’on te veuille dire :
Dieu, qui connoît tout l’homme, et qui voit dans ton cœur,
souvent te répute le pire,
quand tu t’estimes le meilleur.

Ces bonnes actions sur qui chacun se fonde
pour t’élever aux cieux
ne partent pas toujours d’une vertu profonde ;
et Dieu, qui voit par d’autres yeux,
en juge autrement que le monde.

Non qu’il nous faille armer contre la vérité
pour juger mal des nôtres ;
voyons-en tout le bien avec sincérité,