Joins-y, si tu le peux, tous les traits éclatants
De l’histoire profane et de l’histoire sainte :
De tant d’enseignements l’impuissante langueur
Sous leur poids inutile accablera ton cœur,
Si Dieu n’y verse encor son amour et sa grâce ;
Et l’unique science où tu dois prendre appui,
C’est que tout n’est ici que vanité qui passe,
Hormis d’aimer sa gloire, et ne servir que lui.
C’est là des vrais savants la sagesse profonde ;
Elle est bonne en tout temps, elle est bonne en tous lieux,
Et le plus sûr chemin pour aller vers les cieux,
C’est d’affermir nos pas sur le mépris du monde.
Ce dangereux flatteur de nos foibles esprits
Oppose mille attraits à ce juste mépris ;
Qui s’en laisse éblouir s’en laisse tôt séduire ;
Mais ouvre bien les yeux sur leur fragilité,
Regarde qu’un moment suffit pour les détruire,
Et tu verras qu’enfin tout n’est que vanité.
Vanité d’entasser richesses sur richesses ;
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