Par des transports de joie et de reconnoissance,
bénis ton Dieu, mon âme, en ce val de malheurs,
où tu reçois ainsi de sa toute-puissance
un don si favorable à consoler tes pleurs.
Sais-tu qu’autant de fois que ton zèle s’élève
à prendre du Sauveur le véritable corps,
l’œuvre de ton salut autant de fois s’achève,
et de tous ses tourments t’applique les trésors ?
Il n’a rien mérité qu’il ne t’y communique ;
et comme son amour ne peut rien refuser,
sa bonté toujours pleine et toujours magnifique
est un vaste océan qu’on ne peut épuiser.
Portes-y de ta part l’attention sévère
d’un cœur renouvelé pour s’y mieux préparer,
et pèse mûrement la grandeur d’un mystère
dont dépend ton salut que tu vas opérer.
Lorsque ta propre main offre cette victime,
quand tu la vois offrir par un autre à l’autel,
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