n’y feroit pas ce grand ravage
avec tant de facilité.
Autant de fois que me domine
la noire inquiétude ou le pesant chagrin,
je sens autant de fois que de cette doctrine
j’ai quitté la route divine,
pour suivre un dangereux chemin.
Toi qui peux tout, toi dont la grâce
aime à nous soutenir, aime à nous éclairer,
redouble en moi ses dons, et fais tant qu’elle passe
jusqu’à cette heureuse efficace
qui m’empêche de m’égarer.
Que mon âme, ainsi mieux instruite,
embrasse de la gloire un glorieux rebut,
et que de tes conseils l’invariable suite
soit d’achever sous leur conduite
le grand œuvre de mon salut.
N’éloigne point de moi ta dextre secourable :
viens, ô maître du ciel, viens, ô Dieu de mon cœur ;
ne me refuse pas un regard favorable
à fortifier ma langueur.