vêque de Rouen, dans le diocèse duquel Dieu m’a donné la naissance et arrêté ma fortune. Cet ouvrage a commencé avec son pontificat ; et comme ce prélat a des talents merveilleux pour remplir toutes les fonctions d’un grand pasteur, et une ardeur infatigable de s’en acquitter, les plus belles lumières qui m’ayent servi à l’exécution de cette entreprise, je les dois toutes aux vives clartés des instructions éloquentes et solides qu’il ne se lasse point de donner à son troupeau, ou aux rayons secrets et pénétrants que sa conversation familière répand à toute heure sur ceux qui ont le bonheur de l’approcher. Je lui ai donc voulu faire, non pas tant un présent de mon travail qu’une restitution de son propre bien ; mais la bonté qu’il a pour moi l’a préoccupé jusques à lui persuader que cet effort de ma plume pouvant être utile à tous les chrétiens, il lui falloit un protecteur dont le pouvoir s’étendît sur toute l’église ; et l’ayant regardé comme le premier fruit qu’il aye recueilli des muses chrétiennes depuis qu’il occupe la chaire de Saint Romain, il a cru que l’offrir à votre sainteté, c’étoit lui offrir en quelque sorte les prémices de son diocèse. Ses
1. Cette assertion n'est pas tout à fait exacte : François de Harlay de Champvallon , né à Paris le 14 août 1625, fut sacré archevêque de Rouen le 28 décembre 1651. Cette année est bien, à la vérité, celle où parurent les vingt premiers chapitres du premier livre de V Imitation; mais, comme nous l'avons dit dans la Notice, l'Achevé d'imprimer est du 15 novembre, ce qui, si l'on tient un juste compte du temps que Corneille mit à faire ce premier essai de traduction, fait remonter le commencement de l'ouvrage un peu plus haut que le pontificat du nouvel archevêque.
2. Evéque de Rouen, mort en 639.
3. Le Gendre nous apprend que François de Harlay s'était chargé de faire parvenir au pape le premier exemplaire de V Imitation de Corneille, et quil v avait joint une lettre : Poeticœ illecchris poetarumqiie consuetiidinc o/ini delectatiis fiterat ; utebatur famUiariter, dum esset Rothomagi, Gidllelmo de Breheuf, qui Pharsalicum Liicani carmen