Crois-en David sur sa parole.
Tant que la grâce le console,
c’est ainsi qu’il en parle à Dieu :
" Lorsque de tes faveurs je goûtois l’abondance,
je le disois, Seigneur, qu’aucun temps, aucun lieu,
ne pourroit troubler ma constance. "
À cette fermeté succède la langueur
par le départ soudain de cette même grâce :
" Tu n’as fait, lui dit-il, que détourner ta face,
et le trouble aussitôt s’est saisi de mon cœur. "
cependant il conserve une espérance entière ;
et dans cette langueur rassemblant ses esprits :
" Jusqu’à toi, poursuit-il, j’élèverai mes cris,
jusqu’à toi, mon Sauveur, j’envoirai ma prière. "
il en obtient le fruit, et change de discours :
" Le Seigneur à mes maux est devenu sensible,
dit-il, et la pitié l’ayant rendu flexible,
lui-même il a voulu descendre à mon secours. "
Veux-tu savoir de quelle sorte
agit cette grâce plus forte ?
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