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Mais nous devons aux dieux demain un sacrifice ;
Et nous aurions le ciel à nos vœux mal propice,
Si nos prêtres, avant que de sacrifier,
Ne trouvaient les moyens de le purifier :
Son père en prendra soin ; il lui sera facile
D’apaiser tout d’un temps les mânes de Camille.
Je la plains ; et pour rendre à son sort rigoureux
Ce que peut souhaiter son esprit amoureux,
Puisqu’en un même jour l’ardeur d’un même zèle
Achève le destin de son amant et d’elle,
Je veux qu’un même jour, témoin de leurs deux morts,
En un même tombeau voie enfermer leurs corps.

Le Roi se lève, et tous le suivent hormis Julie.

Scène dernière.

JULIE.

Camille, ainsi le Ciel t’a bien avertie
Des tragiques succès qu’il t’a préparés,
Mais toujours du secret il cache une partie
Aux esprits les plus nets, et les mieux éclairés