Page:Corneille - Dictionnaire des arts, 1694, T1, A-D.djvu/15

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ACC ACC 7


lée, car si on les en approche, elle perd son goust & sa vertu.

ACC

ACCASTILLAGE. s. m. Terme usité dans la Marine, quand on parle des chasteaux qui sont sur l’avant ou sur l’arriere du Vaisseau.

ACCASTILLÉ, ée. adj. On appelle Un Vaisseau acastillé, Celuy qui a un chasteau sur son avant & un autre sur son arriere.

ACCEPTILATION. s. f. On ne se sert de ce mot qu’en expliquant la Jurisprudence des Romains. Il signifioit parmy eux une declaration par laquelle un creancier renonçoit à demander jamais rien de ce que luy devoit son debiteur.

ACCIDENT. s. m. Ce mot, dans l’usage commun, veut dire, Malheur, ce qui arrive de fâcheux ; mais en termes de Medecine il veut dire Symptome, c’est à dire, ce qui arrive de nouveau à un malade, tant en bien qu’en mal.

Accident est aussi un terme de Philosophie, & signifie ce qui n’est pas essentiel à la substance, ce qui peut estre ou n’estre pas dans un sujet, sans qu’il cesse d’estre ce qu’il est. Ainsi la blancheur & la rondeur sont des accidents d’une substance, parce qu’elle peut estre ce qu’elle est sans estre blanche ny ronde.

ACCLAMPER. v. a. Terme de Marine. Fortifier un mast en y attachant des pieces de bois, afin qu’il resiste davantage au vent.

ACCOINTER. v. a. Vieux mot qui a esté dit pour, Hanter quelqu’un, faire societé avec luy. C’est de là qu’a esté fait ’’Accointance’’. M. Ménage fait venir ce mot d’Adcomitare.

ACCOLADE. s. f. Ceremonie qui a donné le nom à la plus ancienne de toutes les Chevaleries, & qui consiste à embrasser les Chevaliers quand on les reçoit. Pour en connoistre l’ancienneté, il ne faut que lire Gregoire de Tours, qui rapporte que lorsque les Rois de France de la premiere race donnoient le baudrier & la ceinture dorée aux Chevaliers, ils les baisoient à la jouë gauche, en proferant ces paroles, Au nom du Pere & du Fils & du S. Esprit. Aprés l’Accolade le Prince donnoit un petit coup du plat d’une épée sur l’épaule du Chevalier, qui entroit par là dans la profession de la guerre, & estoit appellé Chevalier d’armes. Les éperons qu’il portoit estoient dorez, à la difference de l’Ecuyer, qui ne les avoit qu’argentez.

ACCOLÉ, ée. adj. Terme de Blason. Il a un fort grand usage dans le Blason ; & le Pere Menestrier remarque qu’on le prend en quatre sens differens. Le premier est, quand on parle de deux choses qui sont attenantes & jointes ensemble, comme les écus de France & de Navarre, qui sont accolez sous une mesme couronne pour les armoiries de nos Rois. Les fusées, les lozanges & les macles sont aussi censées estre accolées, quand elles se touchent de leurs flancs ou de leurs pointes, quoy qu’elles ne remplissent pas tout l’ecu. Le second sens d’accolé est quand on le dit des chiens, des vaches ou autres animaux qui ont des colliers, ou des cygnes & des aigles qui ont des couronnes passées dans le col. Le troisiéme est quand on parle d’une chose qui est entortillée à une autre, comme d’un sep de vigne à un échalas, d’un serpent à une colonne ou à un arbre ; & le quatriéme sens où accolé peut estre employé, c’est quand on parle des clefs, bastons, masses, épées, bannieres, & choses pareilles qui sont passées en sautoir derriere l’écu.

ACCOLER. v. a. Terme de pratique. Marquer par un


trait de plume en marge d’un compte, d’une declaration de despens, qu’on doit comprendre divers articles sous un mesme jugement, dans une mesme supputation.

On dit aussi Accoler, en parlant des seps de vigne qu’on lie autour des échalas ou des branches d’arbre que l’on attache à des espaliers.

ACCOMPAGNÉ, ée. adj. Terme de Blason. Il se dit de quelques pieces honorables, comme la croix, le chevron, la fasce, le pairle, lors qu’elles ont d’autres pieces en séantes partitions. On dit que La croix est accompagnée de quatre étoiles, de seize alerions, de vingt billettes, quand les quatre cantons qu’elle laisse vuides dans l’écu, sont également remplis de ces choses. Le chevron peut estre accompagné de trois croissans ou de trois roses, deux en chef, & une en pointe ; la fasce de deux losanges, l’une en chef, & l’autre en pointe, ou de quatre aiglettes, deux en chef & deux en pointe ; le pairle de trois pieces semblables, une en chef & deux aux flancs ; & le sautoir de quatre, la premiere en chef, la seconde en pointe, & les deux autres aux flancs.

ACCOMPAGNEMENT. s. m. Ornemens qu’on met autour de l’écu, comme les supports, le cimier, le pavillon.

ACCON. s. m. Petit bateau à fond plat, fort connu dans le pays d’Aunis, où l’on s’en sert pour aller sur les vases, aprés que la mer s’est retirée.

ACCORDER. v. n. On dit en termes de marine, Accorde, & c’est un commandement qu’on fait quand on veut obliger l’équipage de la chaloupe à nager ensemble.

ACCORDOIR. s. m. Petit instrument dont on se sert pour accorder une orgue ou un clavessin. Lors qu’on veut faire descendre les tuyaux d’une orgue à de certains tons, on les affuble en les pressant avec l’accordoir, qui est fait en forme de petit cone, jusqu’à ce qu’on les ait rendus assez étroits pour cela ; & l’on pousse la pointe du cone dans le tuyau ; quand on le veut élargir & le faire monter. L’accordoir du clavessin est une maniere de petit marteau.

ACCORDS. s. m. p. On appelle ainsi en termes de marine deux grandes pieces de bois qui servent à soustenir un navire, tant qu’il demeure dans le chantier où on le construit.

ACCORER. v. a. Terme de marine. Soustenir quelque chose qu’il est necessaire d’appuyer.

ACCORNE’, e’e. adj. Terme de Blason. Il se dit de tout animal qui est marqué dans l’écu, quand ses cornes sont d’autres couleurs que l’animal, Testes de vache de sable accornées d’argent.

ACCOSTE’, e’e. adj. Terme de Blason, dont on se sert en parlant de toutes les pieces de longueur mises en pal, c’est-à-dire, occupant le tiers de l’écu de haut en bas par le milieu, ou mises en bande, ce qui veut dire, occupant diagonalement le tiers de l’écu de droite à gauche, quand elles ont d’autres pieces à leurs costez. Le pal est dit accosté de six annelets, quand il y en a trois d’un costé, & autant de l’autre ; & la bande est dite accostée, quand les pieces qui sont à ses costez sont couchées du mesme sens, & qu’il y en a le mesme nombre de chaque costé. Lorsqu’on employe des besans, des tourteaux, des roses, des annelets, qui sont des pieces rondes, on peut dire accompagné, au lieu d’accosté.

ACCOSTER. v. a. Terme de mer. Approcher une chose d’une autre. Accoster une manœuvre. On dit, Accoster les huniers, accoster les perroquets, pour dire, Faire toucher les coins ou les pointes des huniers, des perroquets, à la poulie qui est mise pour